Scène politique

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Peut-on allier Dieu et la politique ? Au Sénégal, les enjeux électoraux de présidentielle de 2019 sont marqués par une forte présence de marabouts sur la scène politique. Est-ce pour défendre les intérêts de leurs disciples ou veulent-ils se frayer un passage pour goûter au délices du pouvoir ? En tout cas, sans se départir de leur casquette de marabouts, ils ont envahi la politique sans se soucier de l’impact que cela peut avoir sur la loyauté de leurs disciples et du maintien de l’ordre social.

Les hommes qui se réclament de la religion – appelés marabouts – sont omniprésents sur la scène politique.

. Qu’est-ce qui les motive fondamentalement ? Si parmi ceux qui ont investi la sphère politique certains sont loin d’être des novices, d’autres, par contre, font leur baptême de feu.

Dans la ville religieuse de Touba où le khalife général des mourides, serigne Mountakha a exprimé son indifférence pour la politique, il ne donne pas son onction à la présence de petits-fils de Serigne Touba dans les partis. Au contraire , des mises en garde sont adressées aux marabouts politiciens afin qu’ils ne bravent pas les «interdits» en vigueur, comme l’organisation de manifestations à caractère politique dans la ville. A Touba même, à côté de Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma qui a été investi lors des dernières législatives tête de liste de la coalition présidentielle Benno bokk yakaar (Bby), une quinzaine d’autres «petits marabouts» sont dans la politique.

Parmi eux, on peut citer Ndèye Penda Mbacké et Mohammad Bousso de Manko taxawu Senegaal (Mts, opposition), Serigne Cheikh Mbacké de Manko wattu Senegaal (Mws, opposition), Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly, coordinateur de la Convergence Bokk Gis-Gis à Mbacké. Il y a également le «libéral» Serigne Cheikh Mbacké Bara Dolly, Serigne Fallou du mouvement Suxali Senegal, Serigne Souhaïbou du Pds qui a quitté ce parti pour Madické Niang et d’autres de moindre envergures comme Abdoulahat Mbacké ndoulo

D’autres sont dans les autres coalitions, partis ou mouvements. A Tivaouane, Serigne Moustapha Sy oriente ses troupes à la tête du parti de l’unité et du rassemblement (Pur). A Kaolack, si Khouraïchi Niasse, fils de Baye Niasse, est en train de vieillir sous le harnais de la politique avec l’Afp de Moustapha Niasse.

Beaucoup d’autres membres de la famille niassène sont dans la politique. Des marabouts qui ont été laissés en rade lors des incestitures des législatives laissent éclater leur colère de non investis. Si au Sénégal, la Constitution prévoit que les partis politiques et coalitions de partis politiques concourent à l’expression du suffrage, les marabouts qui ne peuvent pas utiliser la bannière religieuse pour participer au suffrage, se revêtent de leur écharpe de religieux pour se faire recruter dans la politique. On ne sait pas trop encore ce qui les fait courir réellement. Mais force est de constater que leur forte présence sur la scène politique peut impacter sur la loyauté des disciples envers eux. Si on n’y prend pas garde, pendant la campagne électorale, des rivalités entre marabouts peuvent se transformer en affrontement et causer des troubles à l’ordre social. Si depuis la période coloniale, existe une relation entre les leaders politiques et l’autorité religieuse, jamais dans l’histoire du pays, des marabouts ne sont aussi partie prenante à la politique que ces temps ci. Ils ont peut être pris conscience des bénéfices qu’ils pourraient tirer de leur incursion dans la politiquen des avantages Entre les activités religieuses et économiques et la politique, ces marabouts semblent opter pour la dernière qui est présentée au Sénégal comme l’activité la plus rapide pour se faire de l’argent. Seulement, ce que les formations qui les ont investis ne doivent pas perdre de vue, c’est que le temps du « ndigueul » en politique est révolu sous nos cieux. De nos jours, les citoyen Sénégalais sont matures et ne sont plus disposés à obéir à des consignes de vote de marabouts qui sont devenus plus politiciens que les politiciens eux-mêmes.

Au Sénégal, où la religion joue un rôle important dans la régulation de la société. Le citoyen sait faire la part des choses entre elle et la politique qui tend plutôt vers le matériel dans ce bas monde.

Medianet.sn

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