Victoire de Bolsonaro au Brésil

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Élu avec 55,13 % des voix, contre 44,87 % pour son adversaire de gauche, Fernando Haddad, le candidat d’extrême droite a bouleversé dimanche soir le paysage politique du Brésil. La presse internationale remarque des similitudes avec la victoire de son homologue Donald Trump, signe, selon elle, d’un malaise grandissant au sein des démocraties occidentales.

Presque deux ans après le séisme provoqué par l’élection de Donald Trump en novembre 2016, la victoire de Jair Bolsonaro, candidat d’extrême droite, à la présidentielle brésilienne avait dimanche soir un air de déjà-vu outre-Atlantique.

L’arrivée au pouvoir de ce nostalgique de la dictature militaire, souvent qualifié de “Trump des tropiques”, suscite l’inquiétude de la presse brésilienne comme internationale concernant l’avenir démocratique de la huitième puissance mondiale. Pour le quotidien brésilien Folha de São Paulo, le fait que le nouveau président ait choisi de faire ses premières déclarations sur Internet, via Facebook, pourrait être révélateur de ce à quoi pourrait ressembler le futur style de communication du leader brésilien : à savoir un discours verrouillé, sans réel dialogue possible avec la presse, dans la continuité de la stratégie qu’il a adoptée après l’attentat dont il a été victime en septembre dernier.

Comme Trump, tout au long de sa campagne, Bolsonaro a promis de rendre au Brésil “sa grandeur” et s’est lancé dans une guerre avec les médias contre les “fake news”, rappellent les correspondants du Washington Post au Brésil. Bolsonaro “a essayé de ressembler à Trump. Il a communiqué auprès de son électorat en leur faisant passer le message que si les États-Unis étaient capables d’élire Trump, le Brésil le pouvait aussi”, souligne le politologue brésilien Marcos Nobre, cité dimanche soir par le quotidien américain.

“Une colère qui enflamme l’Atlantique”

Dans un papier d’analyse publié après l’annonce des premiers résultats, le journaliste d’El País Andrea Rizzi estime que l’élection du président américain comme celle de Jair Bolsonaro sont “le symptôme de quelque chose de profond, d’un énorme malaise au sein du système qui a gouverné l’Occident” au cours des dernières décennies. “La colère qui enflamme l’Atlantique a mille justifications. La corruption endémique, une redistribution discutable des richesses, la précarité qui ronge tout. Les phénix qui jaillissent des cendres de ce feu de joie s’appellent Bolsonaro, Trump, Farage et Salvini” conclut-il.

Dans une chronique publiée sur le site du quotidien O Globo, le journaliste brésilien Merval Pereira estime toutefois que la victoire de Bolsonaro “ne donne pas pour autant un chèque en blanc au président élu”. L’ancien président Lula “a gagné plus de voix que Bolsonaro lors l’élection de 2006 et a remporté ses deux mandats avec un avantage sur son adversaire de plus de 20 millions de voix”, relève-t-il. “Il ne faut pas se leurrer : bon nombre des électeurs qui ont choisi Bolsonaro ne sont pas les siens et seront à partir d’aujourd’hui des soutiens critiques” de son action car “le fait est que la rhétorique radicalisée de Bolsonaro ne correspond pas au désir de la majorité”au Brésil.

Medianet.sn.

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