Annulation de la dette

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Le Président sénégalais s’est fait récemment le chantre de l’annulation de la dette après la crise, mais c’était sans compter avec Christine Lagarde la Présidente de la Banque centrale Européenne dont la cinglante réponse « totalement impensable » ressemble à une douche froide qui renvoi les dirigeants africains à leur gestion  des deniers publics.

Plongé dans la riposte face à la pandémie du Coronavirus le Sénégal comme les autres pays du globe ont vu le peu qui rester de leurs politiques économiques partir en lambeaux . Malgré les ressources dont dispose le Sénégal et l’aide financière reçue à travers les partenaires bilatéraux et multilatéraux, le pays figure toujours dans le peloton de tête de l’initiative PPTE (Pays pauvres très endettés) avec une dette publique de plus de 8000 milliards de francs. Une situation due à une gestion désastreuse dénoncée depuis toujours et qui a été aggravée lors des magistères des présidents Abdoulaye Wade et Macky Sall qui ont instauré une politique d’impunité pour les prédateurs de nos deniers publics. Pour s’en rendre compte, il suffit de faire un résumé des titre des journaux pour voir le nombre hallucinant de détournement et d’escroquerie aux deniers publics.

C’est dans ce contexte des plus moroses que Macky Sall a voulu faire entendre sa voix et celle de l’Afrique. Dans un Tweet , le Président sénégalais déclare, « L’Afrique a l’image du monde est gravement atteinte par la Pandémie du Covid-19 qui va durablement impacter son économie. Je demande à nos partenaires Bilaléraux et Multilatéraux d’accompagner la résilience du continent africain, en annulant sa dette ».

Un plaidoyer qui ne risque point de prospérer dans la mesure où la totalité du globe fait face à la pandémie. De ce fait, il est impensable que les partenaires traditionnels (France, États Unis, Union Européenne, Monarchies pétrolières, etc..) puissent continuer d’appliquer la politique d’assistanat dans lequel ne veut plus s’éloigner le Sénégal et ses dirigeants. Mais comme attendu, ce plaidoyer n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd et la première salve contre cette idée vient de la présidente de la Banque Centrale Européenne.

Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), a écarté jeudi sur France Inter l’idée d’une annulation globale des dettes contractées par les Etats. « totalement impensable », selon elle

Pour Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), qui a écarté  l’idée d’une annulation globale des dettes contractées par les Etats trouve que la gestion de la pandémie du coronavirus est coûteuse pour tous les pays.

“Ça me paraît totalement impensable”, a-t-elle déclaré en réponse à une question sur ce sujet. Elle a par ailleurs souligné qu’il faudrait “beaucoup plus de temps” que deux, trois, cinq ou dix ans pour que les Etats surtout de la Zone Euro sortent de cet endettement. Donc, comment éponger des dettes ailleurs si l’Europe croule sous le poids de ces mêmes dettes.

Pour la présidente de la BCE, « Si dès la crise passée, la croissance revenue, on se met à resserrer tout de suite les politiques budgétaires et si on freine la croissance, on va retomber dans un écueil absolument à éviter », « Comment dans ce cas pourrons-nous permettre aux pays membres de continuer de financer l’aide publique au développement et/ou une annulation de la dette bilatérale ».

«Il faudra dans le temps, progressivement, procéder au remboursement des dettes et se remettre dans une pente plus stable et plus propice au bon équilibre des finances publiques, mais il ne faudra pas le faire de manière brutale. », argumente t- elle avant de conclure en ces termes, « Si actuellement Il est encore « trop tôt pour donner des chiffres globaux » relatif au coût budgétaire du “bouclier” mis en place pour protéger les entreprises et les salariés, l’addition économique et l’addition budgétaire sera plus ou moins lourde mais de toute façon elle pèsera, c’est sûr »

Des propos confirmés par François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France, « ces quelques jours de confinement déjà coûtent à la croissance 1,5 point de PIB annuel » . Et pour être plus précis, le premier banquier de France explique,  « Un jour oui, il faudra rembourser notre dette, ça sera dans la durée, nous devrons faire un effort budgétaire avec des dépenses plus sélectives, mais cet effort sera aidé par des taux d’intérêt qui vont rester très bas et par l’action de la Banque centrale européenne qui fournit aujourd’hui des liquidités pour permettre de payer ces dettes donc, annuler une dette ailleurs, c’est se tirer une balle dans le pied ».

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