Dispositif contre Coronavirus

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Selon Gabriel Basséne, banquier à la BLI Luxembourgeoise

« l’appel lance par le Président Macky Sall en vue de mobiliser les 1000 milliards de francs nécessaires à la riposte programmée contre le Coronavirus, dénote une frilosité financière de l’État. Il n’est un secret pour personne que depuis les « tensions de trésorerie » d’avant l’élection de février 2019, l’économie nationale bat de l’aile gravement. Et le report de production du pétrole et du gaz sur laquelle le gouvernement misait pour respirer, jugulée à la pandémie ne rassure pas du tout même si l’état continue d’être protecteur, faussement du reste.

La crise économique sera-t-elle aussi grave que la crise sanitaire ? Certains économistes estiment qu’il faut tirer la sonnette d’alarme alors que plusieurs salariés sont actuellement en chômage partiel pendant cette crise du coronavirus.L’état d’urgence instauré depuis le 23 mars devrait se traduire par des milliards de pertes pour l’activité selon des indiscrétions de la direction des conjonctures économiques du ministère de l’Économie.Et, comme pour noyer le poisson, « Ce qui me frappe c’est que tout le monde est concentré sur le durcissement de l’état d’urgence à un confinement.

Gabriel Bassene Chargé des risques à la Banque de Luxembourg Investments, en vacances à Dakar estime qu’il faut considérer le confinement comme une erreur monumentale du pouvoir au vu de la réalité socio-économique et socioculturelle du pays. Par contre, se limiter aux mesures d’interdiction contenues dans le Décret instaurant l’état d’urgence avec en plus des équipes mixtes sur le terrain seraient comme une « urgence nationale ». Il estime que l’Etat n’est pas assez axé sur le confinement car ne disposant pas des ressources nécessaires.
Selon M. Basséne, « Cette stratégie du confinement pose des problèmes en termes d’immunité collective. Plus on confine moins on a d’immunité collective. Et plus on confine moins les Sénégalais se soignent pour les maladies chroniques qui ne concernent pas le coronavirus. Sans compter la productivité qui va baisser à zéro avec l’impossibilité de l’état de continuer d’assister les populations car, il ne s’agira plus de ménages vulnérables mais de la presque totalité des populations ».
L’État rassure faussement en donnant l’impression d’être un bon protecteur mais , en fait il se trouve qu’il a failli depuis le début de la crise.
La situation actuelle aurait pu être pire si la coopération bilatérale notamment les États Unis n’avaient pas investi dans l’érection du Centre des Opérations d’Urgence, simplement parce que l’état ne s’était pas préparé à pareille éventualité. Ailleurs, des fonds et même du matériel parfois étaient mis en réserve pour de telles situations. Face à la dure réalité, le Président Macky Sall pense qu’en se montrant plus protecteur, plus préoccupé par la santé de tous, le confinement pourrait passer sans trop de dégâts.

Que nenni, le confinement posera aussi des problèmes sanitaires, économiques, sociaux, etc. Il faut que les entreprises commencent à préparer la manière de se remettre au travail. Il faut réorganiser le travail. Mais, tout le monde semble oublier le jour d’après et continue de se concentrer sur un probable confinement qui serait fatal pour le Sénégal.

Le Banquier juge sévèrement l’action de l’Etat et estime que les pays voisins (Mauritanie, Côte d’Ivoire, Ghana, etc…) sont en train de prendre le large au niveau économique.

« L’Etat est faussement protecteur car il est ruiné et quasiment face à un horizon sombre. Donc il y a un ambiguité. Il se trouve qu’il a failli. Et justement, c’est qui motive ce plaidoyer pour l’annulation de la dette qui passe même avant le Coronavirus. Une dette qui devra être remboursée et va surplomber la vie du pays pendant au moins une décennie.

Dans l’espace UEMOA, le Sénégal est en 2e division. Là Côté d’Ivoire a pu engager un plan de relance extrêmement fort tout en apportant une riposte à la pandémie. Ceux qui ont bien la crise sont ceux qui ont des finances publiques saines et une dette maîtrisée. Nous allons sortir de cette crise avec rien de ce qui permet d’anticiper les prochains chocs. », résume Gabriel Basséne.

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