Transition au Mali

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Lors d’une conférence de presse mercredi 16 septembre, la junte malienne a, pour la première fois, affirmé officiellement qu’elle était pour une transition dirigée par un militaire.

C’est la première fois qu’ils le disent officiellement. Les militaires, qui ont pris le pouvoir le 18 août à Bamako, sont plutôt proches des idées de la frange de la population qui affirme qu’ils doivent diriger la transition. Mais Ils sont désormais obligés de tenir compte de l’avis de la Cédeao qui exige un civil comme président et comme Premier ministre. « Toutes les options sont sur la table, a déclaré le colonel-major Ismaël Wagué, porte-parole de la junte malienne. La position de la Cédéao est intégrée. Il y a des compromis à faire, il y a des sacrifices à faire. » Une manière pour la junte de ne pas avoir l’air de défier frontalement les dirigeants ouest-africains, tout en se présentant comme garante de la volonté populaire même si, selon la coalition du M5 qui a mené la contestation contre l’ex-président IBK, c’est au contraire l’option d’une transition civile qui est ressortie des consultations menées la semaine dernière, renseigne une source.

La crainte d’un embargo total

Tout en laissant une porte ouverte donc à de possibles ajustements, la junte insiste sur le caractère inflexible de la Cédéao. « Ils ont dit que leurs conditions ne sont pas négociables. Et que si on insiste, ils sont en mesure de faire un embargo total », a affirmé le colonel Wagué. Un embargo synonyme, selon lui, d’« asphyxie » rapide du Mali. Le débat n’est donc pas tranché. Les discussions se poursuivront. Le collège composé notamment de civils chargés de désigner le président et le Premier ministre de la transition est quasiment déjà nommé par la même junte. Le travail va commencer. Il faut aller vite. Les sanctions contre le Mali se font de plus en plus sentir. Notamment sur les transactions financières, a reconnu lors de la conférence de presse le porte-parole de la junte.

« Il n’y a pas eu de temps perdu »

Quoi qu’il en soit, la junte se montre décidée à avancer près d’un mois après le coup d’État. « Il n’y a pas eu de temps perdu », s’est défendu le porte-parole, avant d’annoncer que le processus de désignation des futurs dirigeants de la transition avait déjà débuté. La semaine prochaine, l’envoyé de la Cédéao pour le Mali, Goodluck Jonathan, sera de retour à Bamako pour prendre notamment connaissance des propositions de la commission de nomination des membres.

La FIDH et l’AMDH (Association malienne de défense des droits de l’homme) se disent inquiètes « des tentatives des militaires de garder le pouvoir » au Mali, et appellent à la mise en place d’un gouvernement de transition « dirigé par des civils » et dont la mission serait axée sur les droits humains.

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