Trump ou Biden?

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Les éditorialistes ont appelé une dernière fois les Américains à se rendre au bureau de vote ce mardi, sans laisser de doute sur le candidat qui a leur soutien.

Des dizaines de millions d’Américains se sont rendus mardi aux urnes pour choisir entre Donald Trump et Joe Biden lors d’une élection présidentielle historique dans une Amérique divisée à l’extrême. Entre le républicain et le démocrate, les journaux américains ont fait chacun leurs choix et invité une dernière fois les Américains à se mobiliser en masse.

Les «swing states», ces États qui peuvent faire basculer l’élection

« Vous ne faites pas que voter pour le président. Vous votez pour recommencer à zéro », titre le New York Times, qui ne laisse aucun doute sur sa préférence pour Joe Biden et sa crainte de voir les républicains tenter de compliquer l’élection. « Au cours de ces quatre dernières années, les défis n’ont fait qu’augmenter, en partie parce que Trump n’a pas compris le travail d’un président. Il a cherché à gouverner par décret, à assaillir ses adversaires et à exiger qu’ils rendent les armes. À maintes reprises, il a décidé que ‘deux tu l’auras’ valait mieux qu’‘un tiens’. Aujourd’hui, l’Amérique a la possibilité de repartir à zéro pour quatre ans. Le défi immédiat est d’organiser des élections libres et équitables, de nous montrer plus que quiconque que cette nation reste attachée à la démocratie représentative et à l’État de droit. Mais le vote lui-même n’est qu’un moyen pour parvenir à une fin. Une fois les bulletins de vote comptés, ceux qui gagnent doivent prouver qu’ils peuvent gouverner ».

Le Washington Post s’est montré encore plus clair sur sa position, appelant à voter pour « battre les mensonges de Trump ». Le quotidien américain attaque le président sans concession. « Il met fin à sa campagne de réélection de la même manière qu’il a mené une présidence peu honorable : avec des mensonges et un mépris pour l’État de droit. Avant l’élection de mardi, Trump n’a proposé aucun programme ou plan pour un second mandat. Il a au contraire prétendu à tort que le pays « prenait un virage » contre le coronavirus, a doublé les fictions sur la fraude électorale, s’est rallié au vigilantisme de certains de ses partisans et a clairement indiqué que ses espoirs de réélection ne reposent pas sur la persuasion du plus grand nombre possible d’Américains à voter pour lui mais sur l’annulation du plus grand nombre possible de votes pour son adversaire ». Même si le Post redoute que Trump ne revendique la victoire trop tôt, il se montre confiant. « Nous tenons entre nos mains le pouvoir de vaincre cette stratégie de privation de droits, de mensonges et d’anarchie. Nous devons voter ; et puis, à la fermeture des bureaux de vote, nous devons être patients car chaque vote est compté. C’est ainsi que fonctionne la démocratie. », conclut-il.

L’Amérique selon Donald Trump

À contre-courant, le New York Post est l’un des rares médias majeurs à apporter son soutien à Donald Trump. Ce n’est pas une surprise puisque le journal ne soutient que des candidats républicains. Des un éditorial du 26 octobre, le quotidien expliquait son choix pour des raisons économiques. « Nous pouvons revenir à la création importante d’emplois, à la hausse des salaires et à la prospérité générale que nous avions avant la pandémie. Nous pouvons jouir de la liberté et des possibilités économiques, et résister à la censure. Nous pouvons mettre l’annus horribilis 2020 derrière nous et rendre à l’Amérique sa grandeur, à nouveau, si nous faisons le bon choix le 3 novembre ». Pas question de voir Joe Biden élu. « Une administration Joe Biden serait redevable à une gauche socialiste qui voit une opportunité de transformer la nation selon sa vision, une plus dépendante de la dette publique ».

Malgré une nette avance dans les sondages pour Joe Biden, le Boston Globe ne veut pas se réjouir trop vite. « Espérez le meilleur, mais préparez-vous au pire », titre la journal, qui craint des « perturbations » et des « intimidations » au bureau de vote, aussi bien qu’une déclaration de victoire prématurée. Le Star Tribune préfère ne pas se prononcer en faveur d’un candidat mais appelle néanmoins les électeurs à se rendre aux urnes, malgré l’épidémie de coronavirus. « L’attente des résultats risque d’être longue, et les contestations judiciaires pourraient encore la prolonger. La démocratie est souvent désordonnée. Attendre le dépouillement des votes peut être atroce, mais ce sera plus facile si vous savez que le vôtre est parmi eux ».

Les chiffres marquants de l’élection présidentielle aux Etats-Unis (infographie)

USA Today a imaginé un monde où un président démocrate aurait vécu autant de polémiques et raconté autant de mensonges que Trump. « Pratiquement tous les autres candidats qui auraient fait ces choses auraient été chassés de la ville à l’heure actuelle. Mais pas Trump. Ses fidèles partisans, les complices républicains et les médias lèche-bottes l’ont soutenu dans ces transgressions. Ses taux d’approbation, bien que n’ayant jamais dépassé 50 %, sont restés obstinément dans les 40 ». Et de tenter de trouver une explication à un tel engouement. « Peut-être est-ce parce que Trump a développé un culte de la personnalité, a présidé dans un climat économique sain (jusqu’au coronavirus), a tenu ses promesses de nommer des juges conservateurs, a évité de nouveaux engagements à l’étranger et a donné une voix aux personnes craignant une Amérique en mutation. Peut-être que sa conduite contraire aux normes était-elle si incessante que les Américains en sont devenus insensibles ». Mais le média croit au changement. « Ou peut-être qu’un nombre suffisant d’électeurs ont finalement atteint leur limite et sont prêts à faire tomber le rideau sur le Trump show. Nous le saurons bien assez tôt ».

La liste de ceux qui ont perdu confiance en Trump après avoir travaillé en étroite collaboration avec lui comprend des membres de son cabinet, qui ont été choisis par Trump pour mener à bien sa politique. Leurs critiques ont un poids particulier, car Trump a depuis lors entassé son administration avec des lèche-bottes et a coopté le Parti républicain dans un culte de la personnalité ». Rex Tillerson, Gary Cohn, Olivia Troye… : aucun n’est oublié et leurs plaintes sont rappelées dans l’espoir que « les électeurs écoutent ». « Ce sont des hommes et des femmes qui pensent qu’il ne mérite pas quatre ans de plus. »

Le Chicago Tribune ne cache pas son impatience : « Si l’élection de mardi vous rend nerveux, si vous faites les cent pas dans votre salon ou si vous faites des réserves de papier toilette – c’est la thérapie de 2020 –, vous n’êtes pas seul. (…) Mardi est un grand jour ». Mais le quotidien rappelle que l’élection présidentielle n’est pas le seul enjeu de ce scrutin. L’amendement constitutionnel, les juges, la Chambre de représentants ou encore le Sénat : le Tribune espère que les Américains « feront un bilan minutieux des autres courses au scrutin qui ont un impact sur les questions de qualité de vie au quotidien ».

 

 

 

 

 

 

 

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