United Bank for Africa (UBA)

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L’ex-directeur général de la United Bank for Africa (UBA) Sénégal, Eric O. Saah, a engagé, depuis le 25 novembre dernier, une bataille judiciaire contre son ancien employeur, pour ‘’rupture abusive de mandat’’. Il réclame près d’un milliard de francs CFA en guise de dédommagement et l’impossibilité pour son successeur, Bode Aregbesola, récemment nommé, de prendre fonction, selon des sources proches du dossier.

La filiale sénégalaise de l’institution financière nigériane United Bank for Africa (UBA) est secouée par une crise interne depuis quelques mois, notamment avec la cessation des fonctions de l’ancien directeur général de la banque, Eric O. Saah. D’après des proches du dossier qui se sont confiés à , ce dernier, qui a engagé, depuis le 25 novembre 2020, une bataille judiciaire contre son ancien employeur, pour ‘’rupture abusive de mandat’’, réclame ‘’près d’un milliard de francs CFA en guise de dédommagement’’ et ‘’l’impossibilité’’, pour le nouveau DG nommé, à savoir son successeur Bode Aregbesola, ‘’de prendre fonction’’. Ce qui a, d’après nos sources, plongé l’institution nigériane dans un ‘’profond malaise’’.

‘’Pour essayer d’amortir le choc, les patrons de UBA Group ont mis fin à la fonction d’intérim du président du Conseil d’administration (CA) Mansour Tall et ont redéployé la Sénégalais Amie Ndiaye Sow pour diriger temporairement le CA. Elle sera chargée d’assurer la transition et d’accompagner le directeur général par intérim fraichement nommé, le Sénégalais Samba Fall, qui officiait jusqu’à récemment à UBA Bénin’’, affirment-elles.

S’estimant ‘’lésé dans ses droits’’, nos sources indiquent que l’ex-directeur général de UBA Sénégal a décidé de porter l’affaire devant les tribunaux sénégalais. Et les avocats d’Eric Obeng Saah pensent que leur client a exercé ses fonctions avec ‘’loyauté et professionnalisme’’ et qu’il ‘’n’a enregistré aucun reproche, ni dans sa gestion ni dans les performances réalisées par UBA Sénégal depuis qu’il a pris les rênes de la banque en septembre 2018’’.

Ainsi, ses conseils soutiennent que la cessation des fonctions de leur client ‘’n’a jamais été motivée’’ par ses employeurs et, par conséquent, ‘’n’est pas un motif juste’’. Ce qui, en application de la législation de l’Organisation pour l’harmonisation du droit des affaires en Afrique (Ohada), ouvre droit en sa faveur à des dommages et intérêts.

Les raisons profondes de la ‘’rupture abusive’’ de mandat d’Eric O. Saah

Nos sources soulignent que la décision de la cessation des fonctions d’Eric O. Saah est en réalité une décision de UBA Group, qui a demandé au Conseil d’administration d’UBA Sénégal de se réunir et d’acter leur volonté. ‘’Elle n’émane donc pas du Conseil d’administration de UBA Sénégal. En vérité, cette décision de cessation des fonctions d’Eric O. Saah est motivée, entre autres, par une politique inavouée de UBA Group de positionner des Nigérians progressivement sur tous les postes de direction générale y compris dans leurs filiales implantées dans les pays francophones’’, disent-elles.

Elles relèvent que c’est le cas dans les filiales telles que celle du Cameroun où le Nigérian Jude Anele vient de remplacer le Camerounais Dominique Mahend. Au Gabon, la directrice des opérations bancaires, la Nigériane Eugenia Onyekwelu, vient d’être promue directrice générale à la place du Gabonais Etienne Ramba, jusque-là directeur général adjoint. Au Bénin, nos sources rapportent également que c’est le Nigérian Gbenga Makindé qui dirige la banque, à la suite d’Ellis Nzo Asu, lui-même remplaçant de l’Ivoirien Julien Koffi. La filiale de la banque en Guinée est pilotée par le Nigérian Tony Odeigah et au Kenya, c’est le Kenyan Isaac Nwige qui a été remplacé par le Nigérian Adeyemi Adeleke.

‘’Certains grands groupes, particulièrement les banques africaines, font parfois des manœuvres pour faire démissionner de hauts cadres. Ils les mettent au frigo ou les nomment à des postes de responsabilité au titre pompeux, mais en réalité au contenu vide. Le cas d’Eric Saah fait penser fortement à cette politique de purge’’, regrettent-elles.

Nos sources n’ont pas manqué de préciser que la société UBA Sénégal SA, lors de son Conseil d’administration du 22 juillet 2020, a décidé de la cessation des fonctions d’Eric Obeng Saah comme directeur général d’UBA Sénégal. Ce dernier gardant toutefois sa fonction d’administrateur et devant, par conséquent, siéger au Conseil d’administration.

Selon elles, c’est lors de cette séance que le conseil a aussi annoncé le nom du nouveau directeur général, en la personne de Bode Aregbesola, un ressortissant nigérian officiant à UBA Group à Lagos, comme responsable clientèle des compagnies aériennes. Cependant, elles notifient que la prise de fonction du nouveau DG ‘’se heurte, pour le moment, à la nouvelle politique des autorités de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), qui exigent que les dirigeants de banque dans l’espace UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) maitrisent la langue officielle du pays de résidence’’.

Nos sources rapportent aussi que l’idée d’un redéploiement d’Eric O. Saah par la Direction générale de UBA Group a été avancée et a été notifiée à l’intéressé en septembre dernier.

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