Le Mali reporte des élections de février 2022

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 Réunis dimanche, les chefs d’Etat de la CEDEAO ont déploré « l’absence de progrès dans la préparation des élections » au Mali. Ils ont décidé de durcir les sanctions contre les autorités de transition et leurs familles, désormais interdites de voyage au sein de la Communauté.

Les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) réunis le dimanche 7 novembre ont pris de nouvelles sanctions contre les responsables de la Transition au Mali, arrivés au pouvoir après l’ultime coup de force perpétré en mai dernier. Selon le communiqué de l’institution, « ces sanctions sont relatives à une interdiction de voyage et au gel des avoirs financiers des autorités de Transition et des autres institutions de la transition ». Elles sont également élargies aux membres de leurs familles, conformément à une décision prise le 16 septembre 2021 par l’institution sous-régionale.

Cette décision intervient après la notification officielle par le pouvoir malien de son « incapacité » à respecter la date limite de transition de février 2022. Déplorant « vivement l’absence de progrès dans la préparation des élections, notamment l’absence d’un calendrier détaillé des activités pour la tenue des élections aux dates convenues », les chefs d’Etat de la sous-région ont appelé à un retour rapide à l’ordre constitutionnel.

La tenue d’élections rapides est, depuis plusieurs mois, au centre d’une discorde entre Bamako et ses voisins ouest-africains. En effet, les autorités de Transition affirment avoir besoin de plus de temps pour organiser de véritables élections crédibles. Peu de temps après sa nomination, l’actuel Premier ministre, Choguel Maïga, avait lui-même émis des doutes sur la capacité du pays à respecter le délai de février 2022.

Il faut souligner qu’à Bamako, de nombreux Maliens ont montré ces derniers mois, leurs mécontentements face aux pressions de la CEDEAO et de la communauté internationale sur leurs dirigeants. Une partie de la population estime que les nouvelles autorités ont besoin de plus de temps pour stabiliser le pays, afin de créer un environnement favorable à la tenue d’élections qui seront véritablement libres, transparentes et démocratiques.

Malgré ces divergences d’opinions, la CEDEAO rappelle la « nécessité du respect du calendrier de la transition pour les élections prévues le 27 février 2022 », et demande aux autorités d’œuvrer dans ce sens. Une déclaration qui intervient quelques jours après l’expulsion du représentant spécial de la CEDEAO du pays, et alors que la pression des pays européens reste constante pour éviter un éventuel rapprochement entre Bamako et le groupe russe Wagner.

Les arbitrages qui ont conduit à cette décision de l’instance sous-régionale ne sont pas partagés. La situation malienne est particulièrement complexe, avec une urgence sécuritaire qui s’accroît presque tout le temps. En visite dans le pays fin octobre dernier, El-Ghassim Wane, l’envoyé spécial des Nations unies a fait savoir que « la réalité au Mali est que la situation sécuritaire s’est détériorée et que la crise s’aggrave ». Il a aussi indiqué que tout n’est pas perdu. Mais les attentes de toutes les parties prenantes dans le pays ouest-africain sont difficiles à cerner, et le retour à un gouvernement élu ne saurait être une préoccupation de premier ordre pour tout le monde.

 

 

En dehors du Mali, les chefs d’Etat de la CEDEAO ont également pris des décisions concernant la Guinée, elle aussi en pleine période de transition. Prenant note de l’adoption d’une charte de Transition, la nomination d’un Premier ministre civil et la formation du gouvernement de Transition, ils ont appelé les nouvelles autorités à « soumettre rapidement un chronogramme détaillé d’activités à entreprendre dans le cadre de la transition, en vue d’assurer la tenue d’élections ». Un envoyé spécial en Guinée a également été nommé, en la personne de Mohamed Ibn Chambas alors que les sanctions contre le pays ont été maintenues jusqu’à « la restauration de l’ordre constitutionnel ».

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