Ballon d’Or

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Entre le continent et le précieux trophée individuel de football, la relation a souvent connu des vagues. Voici trois épisodes marquants.

Omicron, le nouveau variant du coronavirus, n’y pourra rien. Le Ballon d’Or 2021, sauf catastrophe de dernière minute, sera attribué ce soir, lundi 29 novembre. La cérémonie sera animée par la journaliste Sandy Heribert et le footballeur ivoirien à la retraite Didier Drogba. La plus prestigieuse distinction individuelle du football, non décernée l’année dernière à cause de la Covid-19, choisira donc dans quelques heures son 65e vainqueur.

Qui succédera alors à Lionel Messi, sacré en 2019, parmi les 30 nommés de 15 nationalités et issus de 14 clubs des 5 grands championnats ? L’Argentin lui-même, peut-être. Ce serait son septième trophée, son record personnel amélioré. Il est fort probable aussi qu’une nouvelle tête émerge. Cette année, en effet, deux joueurs qui n’ont jamais goûté au bonheur suprême complètent, avec la star du PSG, le trio favori pour soulever l’objet de 55 ans, 12 kg et 22 cm de diamètre. Il s’agit de Karim Benzema (Real Madrid) et Robert Lewandowski (Bayern Munich).

Deux Africains sont dans la course. L’Egyptien Mohamed Salah (Liverpool) et l’Algérien Riyad Mahrez (Manchester City). Deux des plus crédibles porte-étendards du continent sur la planète football. Ils brillent par leur régularité au très haut niveau et leur impact dans la marche de leurs clubs et de leurs sélections. Mais l’Afrique méritait mieux, d’après de nombreux observateurs. Qui ont manqué de s’étrangler en découvrant la liste des nommés sans Edouard Mendy, le portier sénégalais de Chelsea.

Il faut dire que depuis son internationalisation, en 1995 (avec le sacre du Libérien George Weah), la relation entre le Ballon d’Or et l’Afrique n’a pas toujours été un fleuve tranquille. Elle a souvent été agitée par quelques vagues d’indignation. Voici trois épisodes où le continent a crié au scandale.

2021 (Edouard Mendy) : anomalie pathétique

Si Habib Bèye en avait le pouvoir, il aurait confectionné le trophée du Ballon d’Or pour le remettre aujourd’hui, jour de la délivrance, à Edouard Mendy. Mais le très apprécié consultant de Canal Plus n’a pas ce pouvoir-là, et il le sait. Son trait d’humour, récemment sorti sur le plateau de la chaîne qui l’emploie, était une subtile façon de marteler que le gardien sénégalais de Chelsea méritait le trophée.

Beaucoup de voix, comme Bèye, ont crié au scandale. Non pour dire que Mendy devait forcément succéder à Lionel Messi. Plutôt, il était pour eux question de dénoncer qu’il soit zappé des 30 nommés. L’intéressé a beau essayer de calmer les esprits, ses soutiens n’ont jamais faibli. Il finira lui-même par afficher une pointe d’amertume en suggérant qu’il serait victime de sa nationalité sportive.

L’argument des pro-Mendy est plus objectif. Il est sportif : pour eux, lorsqu’on gagne la Ligue des champions, en réalisant 9 clean sheets en 12 matches, et qu’on a été élu meilleur gardien du tournoi, on doit figurer en bonne place parmi les nommés. Au moins. La présence du Sénégalais dans la course pour le trophée Lev Yachine, qui récompense le meilleur gardien du monde, paraît trop maigre pour les consoler.

2019 (Sadio Mané) : prophète en son continent

Avant Edouard Mendy, un autre Sénégalais avait soulevé la polémique autour du Ballon d’Or : Sadio Mané. Vainqueur comme son compatriote de la Ligue des champions, en 2019, l’attaquant de Liverpool était souvent cité parmi les favoris pour le trophée cette année-là. Retenu parmi les 30 nommés, il sera à l’arrivée bloqué au pied du podium. Lionel Messi, son coéquipier chez les Reds Virgil van Dijk et Cristiano Ronaldo, dans l’ordre, étaient classés avant lui.

Sadio Mané sortait d’une saison fantastique. Il avait marqué 26 buts en 49 matches avec Liverpool, toutes compétitions confondues. L’attaquant sénégalais avait bouclé la saison en tête des buteurs de la Premier League. Malheureusement pour lui et ses supporters, ses performances personnelles et collectives n’ont pas convaincu les votants pour lui accorder un meilleur classement. Le Lion de la Teranga se contentera du Ballon d’Or africain 2019.

2006 (Samuel Eto’o) : même Zidane était surpris

Fin de saison 2005-2006. Samuel Eto’o est au Zenith. Il est champion d’Espagne et d’Europe avec le FC Barcelone. Il est le meilleur buteur de la Liga. En finale de la Ligue des champions, il est élu joueur du match. C’est lui qui remet son équipe sur les rails en égalisant après l’ouverture du score de Thierry Henri pour Arsenal. (Juliano Belletti inscrira le but de la victoire catalane, 2-1.)

Malgré tout, l’attaquant camerounais ne gagne pas le Ballon d’Or, qui va à Fabio Cannavaro, vainqueur du Mondial avec l’Italie cette année-là. Pire pour les «indignés», Eto’o finit sixième. Zinedine Zidane (sacré en 1998) n’en revenait pas. «C’est surprenant que Samuel Eto’o soit derrière moi. Sa sixième place est surprenante, avait admis le Français, cinquième du fameux classement. Il a gagné le championnat, il a terminé meilleur buteur et il a gagné la Ligue des champions. On ne pouvait pas espérer mieux. Avec tout ce qu’il a fait, il pouvait espérer mieux.»

Samuel Eto’o remportera plus tard deux fois d’affilée la Ligue des champions. D’abord avec le Barça (2009) puis avec l’Inter Milan (2010). Pourtant, il n’a pas été admis sur le podium. Ce qui avait agacé son coach chez les Nerrazzuri, Jose Mourinho. Ainsi que beaucoup de suiveurs du Ballon d’Or en Afrique.

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