Déferlement de mulets morts à Gandiol

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Le barrage hydroélectrique de Diama serait le bourreau des mulets (mugil cephalus) trouvés morts en masse sur les plages du Gandiol. C’est l’hypothèse de l’ingénieur des pêches Mamadou Lamine Diop. Ces premières conclusions disculpent la multinationale BP qui a été visée pour ses activités au large de Saint-Louis dans le cadre du développement du champ gazier Grand Tortue Ahmeyim.

La présence de bancs de poissons morts sur les plages de la commune de Ndiebène Gandiol, serait probablement due à l’ouverture du barrage de Diama la veille. « Cet événement a entrainé une variation du PH (potentiel d’hydrogène) de l’eau, l’a rendant basique. Il s’y ajoute la présence considérable de particules en suspension. Ces deux éléments sont particulièrement nocifs pour cette espèce (mulet) ».

C’est dans un communiqué que la Direction de la Protection et de la Surveillance des Pêches (DPSP) a fait ces premières conclusions, suite à une mission de constat et d’examen conduite par Mamadou Lamine DIOP, ingénieur des pêches et Chef du bureau coordination des inspection au Parc National de la langue de Barbarie.

Le conservateur du Parc national de la langue de Barbarie estime qu’il s’agissait d’un phénomène naturel qui arrive chaque année, bien que cette fois-ci, la quantité de poissons juvéniles morts, était plus élevée que d’habitude.

Il ajoute qu’il a constaté  à la veille de ce phénomène, « un changement de la couleur de l’eau du fleuve qui serait due à l’ouverture du barrage de Diama. Cet élément constitue une information capitale, et pourrait ainsi être l’hypothèse relative à l’explication du phénomène », ajoute la DPSP.

En effet,  les petits poissons morts sur les plages de la commune de Ndiébène Gandiol sont principalement constitués de Mulet (Mugil cephalus). « Les familles et les espèces aquatiques ont toutes des besoins spécifiques et variés en termes de qualité physico-chimique de l’eau. Le Mulet (Mugil cephalus) est une espèce très exigeante en termes de qualité physico-chimique de l’eau », explique la DPSP.

Selon elle, un changement brutal du PH, ou de la teneur en oxyde est susceptible d’entrainer une mortalité certaine  des juvéniles. « Les techniciens ont procédé à la dissection de quelques individus et il a été noté la présence de boue dans les bronchites (systèmes respiratoire des poissons) », explique la Direction de la Protection et de la Surveillance des Pêches.

Des hypothèses de rêve pour BP ?

Aussitôt la vidéo, faisant état d’un banc de petits poissons morts le long de la plage de Ndiébène Gandiol, diffusée sur les réseaux sociaux, les commentaires fusaient de partout, mettant en cause les activités de British Petrolium au large de Saint-Louis. Certains ont fait le rapprochement, d’autres se sont voulus plus prudents, en se limitant aux hypothèses.

Les premières conclusions de la mission dépêchée par la DPSP, viennent « dédouaner » la multinationale britannique qui procède présentement au développement du champ gazier GTA (Grand Tortue Ahmeyim). La mission a été reçu le dimanche 15 mai 2022 à 11h, par le Capitaine GOMIS, conservateur du Parc National de la langue de Barbarie.

« Il ressort de cette mission que les images relayées au niveau des médias et de la presse datent du dimanche 1er mai 2022. Ces images ont ainsi été  réutilisées à des fins malencontreuses en faisant croire que ce phénomène s’était reproduit à nouveau. Tous les services régionaux compétents ce sont déplacés sur les lieux pour des besoins de  constat et de prélèvement », lit-on dans le document.

« Les informations précitées contredisent clairement l’hypothèse de la présence de produits toxiques dangereux pour les populations riveraines.  Par ailleurs, la présence de produits toxiques nocifs sur les bancs de poissons morts sur les plages de la commune de Ndiébène Gandiol, aurait forcement entrainé des cas de mortalité de deux espèces d’oiseaux, que sont les mouettes à tête grise et les goélands rayées, dont le mulet constitue l’alimentation préférentielle principale, or il relève que depuis le signalement de ce phénomène jusqu’à ce jour (soit une semaine) aucun cas de mortalité de ces deux espèces d’oiseau n’a été indiqué », explique la DPSP.

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