Îles du Saloum : Focus sur un terroir riche en histoire

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Les Sérères sont issus du groupe ethnique des arpenteurs et géomètres, grands artisans de pyramides et navigateurs du Nil. Sous la protection de Râ, ils iront s’établir au Sahel dans les empires Ougadou du Ghana et d’Aoudaghost, avant de s’établir dans la vallée du fleuve Sénégal où ils cohabitèrent avec les Foulbés et les Soninkés.

Au IXe siècle, ils refusent de se soumettre aux berbères almoradives qui veulent propager l’islam et s’installent à l’intérieur du Sénégal, dans les régions naturelles du Baol (Fa-ool), du Sine (A Sing) et du Saloum (A Mbèye). Ces contrées, érigées en lamanat, seront héritées de père en fils, et donneront naissance aux royaumes sérères du Baol, du Sine et du Saloum. Des aristocrates mandingues venant de Gabou se mélangeront aux Kassinka (Sérères) pour donner naissance à la dynastie Guelwar.

Les Niominkas Une partie de la dynastie Guelwar restera dans les îles du Saloum et sur la petite côte pour donner naissance à l’ethnie Sérère Niominka. Cette société aristocratique est égalitaire et sans caste, ce qui explique son esprit d’indépendance parfois très prononcé.

Le métissage culturel du Niominka fait de lui une synthèse du paysan, du pasteur et du pêcheur : il s’adonne ainsi à des activités de pêche, de culture (riz, mil, arachide), et d’élevage (bœufs, petits ruminants).

Ndangane Sambou et Ndangane Campement

Ndangane Sambou  est un village de pécheurs créé par Sambou Sarr en 1872 qui était venu s’installer sur le rivage de ce bras de mer.

Ndangane est entouré de la mangrove, de palétuviers, de la faune et de la forêt, c’est également une rivière qui se transforme en milieu de canaux d’eaux saumâtre.

Pour découvrir Ndangane Sambou, il suffit d’y aller et d’écouter ses habitants puis, à quelques kilomètres de là apparait Ndangane Campement.

Au début ce village n’existait que par le biais de l’hôtel “Pélican où les touristes venaient effectuer un Safari et c’est d’ailleurs pour cette raison qu’il porte le nom de « Campement ».

Ndangane est plus axé sur le tourisme avec l’embarcadère et ses piroguiers qui proposent des balades multiples et variées durant plusieurs jours jusqu’en Gambie. Dépaysement garantie.

On ne pourrait cependant pas parler de tourisme sans évoquer les hôtels, les restaurants et boutiques qui jalonnent la route conversant le village.

La cuisine y est excellente. Cette tradition sénégalaise de la « Téranga» (hospitalité) et de plaisir de recevoir sont bien réèls.

Le SINE SALOUM ne se résume pas à N’DANGANE …

L’Ile de MAR LODJ, juste en face, est un petit paradis d’authenticité et de calme. Pour apprécier cette île il faut y séjourner plusieurs jours, mais un bon aperçu de cet endroit est possible lors d’une balade en pirogue.

Il faut visiter les différents villages (en charette), parler avec les habitants, voir les arbres sacrés, les cases traditionnelles, le marché, les femmes pilant le mil, le retour des troupeaux au coucher du soleil, l’entraînement des lutteurs en fin de journée… la liste est longue et l’on ne s’ennuie jamais !!

La mangrove, milieu hostile pour l’homme sert également de refuge pour des milliers d’animaux. Elle constitue le milieu typique du sine saloum.

En tombant dans l’eau, les branches du palétuvier donnent naissance à un nouvel arbre, contribuant ainsi à la régénération de la mangrove.

Le palétuvierest à l’origine de la formation de la mangrove. Il plonge dans la vase, ses racines s’enfoncent dans les dépôts de boues et de limons. Cet arbre, qui peut dépasser 20 m de haut, est le seul à s’avancer en milieu marin. Sur son passage, il se déleste chaque année de ses feuilles- plus de 12 tonnes à l’hectare-, favorisant ainsi l’extension de la terre ferme. Peu à peu, il gagne du terrain sur la mer, la repoussant sans cesse plus loin.

Le palétuvier donne 300 graines par an. Ces graines, en germant, produisent de belles fleurs jaunes. Lorsqu’elles se détachent, elles se laissent porter par le courant. Leur migration peut durer un an, contribuant à l’expansion de la mangrove.

Le bois du palétuvier a de multiples usages. Il est transformé en charbon de bois utilisé pour la cuisine. Il sert à fabriquer le pilon pour le mil et la charpente des cases. Il peut aussi être sculpté.

Dans ce milieu apparemment hostile, toutes sortes d’animaux trouvent refuge et pitance : le singe vert, l’hyène tachetée, mais aussi la mangouste et la gazelle des marais. La mangrove constitue un milieu de prédilection pour les oiseaux. On y trouve 200 espèces dont le calao, la fauvette roitelet, le héron Goliath, la cigogne, le pélican, le cormoran, l’aigle pécheur etc.…et encore toute sortes de sternes et de tourterelles.

C’est également un incomparable biotope pour les crustacés (huitres, moules, crabes, crevettes) et pour les poissons que l’on trouve à foison.

Le baobab ou arbre sacré

Pouvant mesurer 20 mètre de haut pour 10 mètre de diamètre et vivre jusqu’à 2000 ans, cet arbre sacré est l’emblème du Sénégal.

Malgré ses petites racines, son tronc peut stocker près de 100.000 L d’eau donnant au baobab une texture spongieuse qui l’épargne de l’exploitation forestière et tant mieux car il sert quotidiennement au villageois de la brousse. L’écorce produit des cordes et des médicaments. Les feuilles assurent des décoctions salvatrices et son fruit est comestible. Les cavités du tronc constituent même la demeure des griots en pays Sérère.

Les Canons du Saloum

Le Delta du Daloum est traversé par une vieille route maritime coloniale permettant encore aujourd’hui aux cargos de rejoindre le port de Kaolack. En 1940 après avoir mis une partie de l’or à la banque de France en sûreté à Kayés (Mali) via Dakar, le gouvernement Français décide de protéger son butin d’un éventuel débarquement allié au Sénégal en fortifiant cette voie navigable avec des canons disposés notamment devant Foundiougne et au sud-est de l’île de Mar Lodj.

Toujours en place, ces canons ne servirent jamais.

Le Delta du Saloum du Sénégal inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’unesco

Le Comité du patrimoine mondial a inscrit le Delta du Saloum (Sénégal) et ses vestiges de plus de deux millénaires d’occupation humaine sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

La pêche et la cueillette ont fourni des ressources vitales aux communautés humaines sur ce bien de 5000 km², formé par les bras de trois fleuves. Le site englobe des canaux d’eau saumâtre et près de 200 îles et îlots, des mangroves, un environnement maritime Atlantique et une zone boisée sèche.

Le bien est marqué par 218 amas coquilliers, dont certains font plusieurs centaines de mètres de long, qui résultent de l’activité humaine au cours des millénaires.

Sur ces amas coquilliers, on dénombre 28 sites funéraires en forme de tumulus. Des objets remarquables y ont été découverts, ce qui devrait permettre une meilleure compréhension des cultures associées aux différents âges de l’occupation du delta et témoigner sur l’histoire de l’occupation humaine le long des côtes de l’Afrique de l’Ouest.

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