Discours du PR Macky SALL au sommet sur l’adaptation de l’Afrique aux changements climatiques à Rotterdam

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Monsieur le Premier Ministre Mark Rutte,

Chers collègues,

Mesdames, Messieurs,

Chers amis,

Je  voudrais  d’abord  saluer  et  remercier  le Premier  Ministre  Mark Rutte et  son gouvernement  pour leur accueil et les dispositions prises afin de faciliter la tenue de notre forum.

Je  remercie  également  le  Centre  mondial  sur l’adaptation et tous les partenaires qui ont contribué à l’organisation de cette rencontre sur le financement de l’adaptation en Afrique, à  deux  mois  du  rendez-vous  de  la  COP 27 à Sharm-El -Sheikh.

L’Afrique,   continent   vulnérable   au changement  climatique  et  en  retard  sur  le processus d’adaptation, bénéficie très peu des financements  et  investissements  verts  malgré l’existence des mécanismes dédiés.

Pourtant,  même  s’ils  polluent  le  moins et restent les plus  vulnérables aux effets du réchauffement  climatique,  les  pays  africains demeurent pleinement engagés dans l’action climatique mondiale, la résilience des écosystèmes  et la  conservation  de  la biodiversité et de l’habitat naturels qui offrenttant à l’humanité.

Ainsi, depuis plus d’une décennie, et donc bien avant l’Accord de Paris sur le climat, nous développons  le  projet  majeur  de  la  Grande

Climatiques  plus simples  et plus transparents.

En  plus  de  l’objectif  visant à recueillir   25 milliards de dollars d’ici 2025, nous attendons surtout  du  Programme  d’accélération  de l’adaptation en Afrique un accompagnement diligent en  termes d’expertise pour l’accès des    projets    et    initiatives    éligibles    aux mécanismes de financement vert.

C’est  ainsi que  le  Programme  répondra de façon   concrète   aux   objectifs   qui   lui   sont assignés   à   travers   ses   quatre   piliers: les technologies   numériques   intelligentes pour l’agriculture  et  la  sécurité  alimentaire ; la résilience des infrastructures ;l’autonomisation  des  jeunes  et  les  initiatives financières innovantes.

Une autre priorité majeure concerne l’agriculture résiliente.

En  mai  dernier,  à  l’initiative  de  la  Banque Africaine de Développement, nous avons lancé un plan africain d’urgence pour la production alimentaire à  hauteur  de  1,5   milliard   de dollars, avec comme objectif la production de 37,6 millions de tonnes de cultures vivrières.

Grâce  à  la  diligence  du  Président  Adesina,  la BAD a déjà approuvé un total de 1,13 milliard de dollars en faveur de 26 pays au titre de cette initiative. Voilà ce qu’il faut faire en situation d’urgence.

L’Afrique  est  résolument  déterminée  à dépasser  les  actions  contextuelles  pour  une transformation agricole adaptée au changement climatique, porteuse d’autosuffisance alimentaire  et  créatrice d’emplois.

Pour ce faire, il nous faut développer le nexus

Energie – Eau

Agriculture résiliente qui assure la conjonction et la disponibilité des éléments de base, à savoir :

l’eau,l’énergie verte ,l’engrais vert, des semences  et  gènes  améliorées, ainsi que des équipements   post   récoltes, y compris la chaine de froid et des magasins de  stockage pour la conservation des produits.

C’est l’objet de la Conférence Feed Africa , que le  Sénégal  et  la  BAD co-organisent en  janvier prochain à Dakar.

Pour  l’Afrique,  le  financement  d’une transition énergétique juste et équitable reste également une priorité élevée.

Selon  le  dernier  Rapport  de  l’Agence internationale de l’Energie, dans l’hypothèse maximale  où  le continent  exploiterait toutes ses découvertes  gazières (plus  de  5000 milliards  de  m3),  sur  30  ans,  le  cumul  de  ses émissions   représenterait à peine une part négligeable de 3,5% des émissions mondiales.

Ce  qui  serait  juste  et  équitable,  c’est  que l’Afrique continue  ses  efforts  d’adaptation dans  le  cadre  d’une  stratégie  de  mix énergétique, qui permet d’avoir une baseload comme  le  gaz,  complétée  par  des  sources d’énergies  renouvelables  ;  surtout  dans  les zones qui ne sont pas connectées aux réseaux nationaux d’électricité.

Je  cite,  à  titre  d’exemple,  parmi  d’autres réalisations,  l’important  projet  sénégalais d’électrification  solaire  de 1000 villages ,financé à plus de 75 millions d’euros, grâce au soutien  du  Fonds  Vert  Climat, en partenariat avec la Banque ouest africaine de Développement.

Je n’oublie pas la nécessité pour l’Afrique de développer  de  nouvelles  technologies porteuses d’innovation, notamment l’hydrogène vert.

Avec  ses  réserves  en  ressources  naturelles, l’Afrique détient un formidable potentiel en hydrogène vert sans émissions de CO2, pouvant répondre à ses propres  et  à  ceux  de   la demande mondiale pour contribuer  à la neutralité carbone.

Mais  développer  davantage  les  énergies propres  suppose  des  mécanismes   de financement  adaptés, à des conditions abordables.

Le projet  de barrage   hydroélectrique   de Sambangalou, au sein de l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Gambie, qui regroupe le Sénégal, la Gambie, la Guinée et la Guinée Bissau en est un exemple.

Ce  barrage  qui  est  conçu  pour  une  durée  de cent  ans  peine  à mobiliser des prêts à  long-terme, nécessaires pour que sa production soit compétitive.

C’est  un  cas  illustratif  de  bien  d’autres situations similaires  sur  le  continent que le Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique devrait aider à résoudre.

Mesdames et Messieurs,

Il reste moins de dix ans sur le chrono mondial 2030 de  l’Action climatique et du développement durable.

Au delà des  effets  d’annonces,  il  urge,  par conséquent,  de  faire  face  à  nos  obligations collectives de justice climatique et d’équité économique est sociale vis à vis de l’Afrique.

15 Mobilisons

– nous   pour   relever   ensemble  et solidairement les  défis globaux  qui transcendent les frontières et impactent la vie sur terre.

Il y va de l’intérêt et de la responsabilité de chacun  de  nos  pays ; parce que ce n’est pas seulement le sort de l’Afrique qui est en jeu, mais aussi l’avenir de la planète et le destin de l’humanité.

Je vous remercie

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