Constat de l’ONG 3D et Oxfam : Il ya des inégalités dans la distribution des services essentiels

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L’ONG 3D (Démocratie – Droits humains – Développement) en partenariat avec Oxfam ont procédé ce mardi à la présentation du rapport réalisé dans le cadre d’Étude sur la cartographie de la distribution des services essentiels. Selon eux, l’accès à ces services essentiels demeure « problématique » et « inégal » sur le territoire sénégalais.

« Malgré la dynamique de croissance positive, le Sénégal enregistre des situations de grande pauvreté et de profondes disparités sociales. Elles se manifestent notamment par la disparition progressive des mécanismes traditionnels de solidarité communautaire et une inégalité spatiale des infrastructures socio-économiques. L’accès à ces services essentiels demeure problématique et inégal sur le territoire sénégalais. En effet, dans le secteur de l’éducation par exemple, suivant le rapport de la Situation économique et Sociale de 2019 publiée en janvier 2022 (ANSD, 2022), l’offre préscolaire est plus importante à Dakar (soit 31,8%) suivie de la région de Thiès (soit 12,8%) », a souligné Souleymane Astou DIAGNE, Docteur en sciences économiques, Université Paris XIII.

Selon M. Diagne, les établissements moyens et secondaires suivent ce même rythme au niveau national. « Les régions de Dakar et Thiès regorgent plus d’établissements moyens en nombre avec respectivement 308 et 159 suivie de Ziguinchor, Fatick et Kaolack respectivement 104, 98 et 95. Dans la région de Dakar par exemple, 24 centres de santé (dont 17 à Dakar, 1 à Guédiawaye, 4 à Pikine et 2 à Rufisque) et 75 postes de santé (dont 4 à Dakar, 6 à Guédiawaye, 35 à Pikine et 30 à Rufisque) ont été recensés en 2019. La région de Matam dispose de 5 centres de santé et de 98 postes de santé répartis comme suit : 14 à Ranérou, 43 à Kanel et 41 à Matam », a indiqué le maitre de conférences à l’Université Alioune Diop de Bambey.

Pour Thialy Faye, responsable du programme justice économique au niveau d’Oxfam, il y a un programme au niveau d’Oxfam au Sénégal qui s’appelle Sahel à égalité, qui est parti d’un diagnostic au niveau du Sahel pour voir les différents types d’inégalités qui existent dans la région du Sahel.

« Nous avons essayé d’établir une stratégie appelée stratégie Sahel. De cela, découle le programme dénommé Sahel à égalité. Dans le cadre de ce programme, nous travaillons sur la question du suivi budgétaire, de la justice fiscale, mais également sur la promotion de l’espace civique. Cette étude que nous avons menée avec l’ONG 3D, s’inscrit dans le cadre de tout ce que nous faisons en termes de la documentation, des inégalités qui existent au niveau national et particulièrement au niveau des collectivités territoriales », dit-il.

Poursuivant, il ajoute : « Aujourd’hui nous nous sommes dit on ne va plus se limiter à diagnostiquer le budget de l’Etat, mais nous allons voir à travers la pratique qu’est ce qui existe au niveau des collectivités territoriales. C’est ça qui nous a poussés à faire cette étude dans une douzaine de collectivité territoriale (…). À travers cette étude nous avons pu constater que jusqu’à présent, il y a énormément d’inégalité en termes d’éducation, de santé, mais également de protection sociale ».

Présentation des résultats d’enquête

L’information marquante est notée dans la région de Kaolack où la commune enregistre 96,66% des établissements préscolaires comptabilisés dans les deux communes contre 3,33% pour Keur Maba Diakhou. La commune d’Orkadierré enregistre 72,41% des établissements de l’enseignement élémentaire comptabilisés dans les deux communes contre 27,58 % celle de Matam. 80% de ces établissements de l’enseignement secondaire sont dans la commune de Toubacouta alors que celle de Fatick est à 20% des établissements existants dans les deux communes.

Répartition des structures sanitaires

Selon le rapport d’enquête, les hôpitaux n’existent que dans les communes urbaines ciblées dans l’étude (Kaolack, Matam, Fatick et Saint Louis), à l’exception de celle de Grand Dakar et Thiès Nord qui n’en disposent pas. Pour les centres de santé, seules les communes urbaines en disposent, à l’exception de la commune de Thiès Nord. Par contre, toutes les communes sont dotées de postes de santé, à l’exception de celle de Grand Dakar. S’agissant des cases de santé, les communes de Fandène et de Toubacouta arrivent en tête, avec 12 structures pour chacune. Elles sont suivies par la commune de Keur Maba Diakhou (8). Un manque criard de spécialités est noté dans toutes les communes ciblées. Ce constat est marquant dans les communes rurales qui n’ont que généralement des infirmiers et des sage-femmes.

Quelques leçons ont été notées. Sur le secteur de l’Education, il y a le manque d’infrastructures et d’enseignants. Sur la Santé, le déficit de spécialiste de santé et faiblesse des infrastructures. Et pour la Protection sociale, on note selon le rapport, la répartition inégale entre la commune rurale et urbaine du Programme National de Bourse de Sécurité Familiale (PNBSF).

Recommandations politiques

Par ailleurs, il a été noté dans le rapport quelques recommandations politiques dans le rapport : le recrutement d’enseignants surtout des disciplines scientifiques est nécessaire pour renforcer et améliorer les résultats scolaires dans les communes ciblées (rurales et urbaines), l’Etat doit investir et accélérer la construction d’infrastructures éducatives et académiques dans les collectivités territoriales (toilettes, cantines, classes…), le recrutement de spécialiste de santé dans les communes rurales peut réduire les inégalités d’accès entre les communes rurales et urbaines, les pouvoirs publics devraient investir dans l’électrification intégrale, entre autres.

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