Rapport sur les perspectives économiques régionales de l’Afrique subsaharienne est intitulée « Sur la corde raide »

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Le Fonds Monétaire International (FMI) a procédé ce jeudi 27 octobre 2022 à Dakar, à la présentation de l’édition d’octobre 2022 du Rapport sur les Perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne. La présente édition des Perspectives économiques régionales de l’Afrique subsaharienne est intitulée « Sur la corde raide ». Dans son rapport, le FMI a présenté de perspectives sombres pour les régions de l’Afrique subsaharienne éprouvées par une série de chocs majeurs. D’après le FMI, cette année, la  croissance devrait ralentir de plus d’1 point de pourcentage à 3,6 %.

Le rapport indique que la « reprise économique en Afrique subsaharienne a connu un coup d’arrêt brutal. L’an dernier, l’activité a rebondi  en Afrique subsaharienne, ce qui a porté la croissance du PIB en 2021 à 4,7 % ».

Cependant d’après le FMI, cette année, la  « croissance devrait ralentir de plus de 1 point de pourcentage, à 3,6 %, car un ralentissement international et une hausse  spectaculaire de l’inflation mondiale se propagent à une région déjà éprouvée par une série ininterrompue de chocs », indique le rapport.

Aujourd’hui, dans les pays d’Afrique subsaharienne trois (3) grands phénomènes mondiaux ont affecté les perspectives économiques et affectés l’Afrique subsaharienne de plein fouet.

« Trois phénomènes majeurs à l’échelle mondiale redessinent les perspectives de l’Afrique subsaharienne: le ralentissement  dans les pays avancés et les pays émergents, le resserrement des conditions financières mondiales et la volatilité des cours des produits de base », observe Luc Eyraud, Chef de division des études régionales au Département Afrique du FMI.

Depuis les perspectives d’avril, les projections de croissance ont été revues à la baisse à l’échelle mondiale. Selon le même document, la croissance mondiale en 2022 a été révisée à la baisse de plus de ½ point de pourcentage, en grande partie sous l’effet d’un recul d’environ 1 point de pourcentage pour les pays avancés comme pour la Chine.

Compte tenu de la hausse rapide de l’inflation mondiale, la normalisation de la politique monétaire s’est accélérée dans les pays avancés. Dans ce contexte, les flux de capitaux sont restés instables. Au cours de la première moitié  de l’année, les sorties de capitaux d’Afrique subsaharienne ont  été équivalentes à celles observées au début de la crise de la  COVID19 ou à la suite du choc sur les cours des produits  de base en 2015. Cela a accentué les pressions sur les taux de change, les plus fortes dépréciations ayant été constatées au Ghana, au Malawi et en Sierra Leone

« Les cours mondiaux des produits de base ont été particulièrement volatiles. À titre d’exemple, les cours du blé ont pratiquement doublé au début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, mais ils ont depuis retrouvé leurs niveaux antérieurs. Plus globalement, les termes de l’échange des pays d’Afrique subsaharienne devraient tout de même s’améliorer en 2022 par rapport à l’année précédente tout au long de la pandémie de COVID-19, les positions  budgétaires se sont dégradées, si bien que la dette publique  de la région s’est hissée à environ 60 % du PIB », souligne le FMI.

En outre, comme les perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales viennent s’ajouter aux retombées de la guerre en Ukraine, quelque 40 % des pays de la région enregistrent actuellement une inflation à deux chiffres.

19 sur 35 pays de la région sont en situation d’endettement

Concernant la dette publique, l’endettement de la région s’approche à présent de niveaux observés pour la dernière fois au début des années 2000, avant que l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés n’ait produit ses effets, mais avec une composition différente.

D’après le FMI, la dette multilatérale à long terme et à faible coût a été remplacée par des fonds privés à coût plus élevé, ce qui s’est traduit par une hausse des coûts du service de la dette et par un accroissement des risques de refinancement. « Dix-neuf des 35 pays à faible revenu de la région sont en situation de surendettement ou présentent un risque élevé de surendettement. Sur les dix autres pays d’Afrique subsaharienne, trois ont affiché des écarts de plus de 1000 points de base à un moment ou à un autre durant les six derniers mois (Angola, Gabon, Nigéria) », indique l’institution.

Perspectives incertaines

Dans ce contexte, et devant le peu d’options qui s’offrent à eux, de nombreux pays sont poussés sur la corde raide. « Les perspectives à court terme pour l’Afrique subsaharienne sont extrêmement incertaines, sachant qu’elles sont liées à l’évolution de l’économie mondiale et que, sur le plan intérieur, plusieurs pays sont confrontés à une situation sociopolitique et sécuritaire délicate », soutient le Chef de division des études régionales au Département Afrique du FMI.

Dans cet environnement difficile, dit-il, les « dirigeants doivent surmonter des crises socioéconomiques urgentes dès qu’elles surviennent, tout en s’efforçant aussi de réduire les facteurs de vulnérabilité face aux futurs chocs, ce qui renforcera la résilience ».

À terme cependant, poursuit-il, une « croissance de qualité s’avérera indispensable pour la stabilité et la prospérité de la région, et les mesures prises devront créer les conditions d’une reprise durable, ce qui aidera les pays à se mettre hors de danger ».

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