14 morts, des arrestations, des carrières brisées : Un procès pour départager Adji Sarr et Sonko

Après la confrontation entre Adji Sarr et Ousmane Sonko, le doyen des juges a deux possibilités. Soit classer le dossier sans suite soit le renvoyer devant la barre pour jugement. Mais avec un bilan de 14 morts, des centaines d’arrestations et des carrières brisées, tout porte à croire que cette affaire va donner lieu à  un procès qui permettra aux parties d’apporter leurs preuves

Un procès qui permet aux parties d’apporter leurs preuves

La confrontation entre Adji Sarr et  Ousmane Sonko est un pas de plus dans l’éclatement de la vérité sur l’affaire dite Sweet Beauty. Après le face à face  entre Adji et Ousmane, le juge a la latitude de prendre une ordonnance de renvoi ou de non lieu. Dans le premier cas de figure, les parties vont devoir s’expliquer devant la barre du tribunal de grande instance hors classe de Dakar, siégeant en matière correctionnelle. Pour l’autre cas, c’est un classement sans suite qui dénote que les accusations de la masseuse de Sweet Beauty contre le leader de Pastef ne sont pas fondées. Mais compte tenu du lourd bilan de cette affaire qui a fait 14 morts, de nombreuses arrestations, des radiations et démissions de fonctionnaires, la tenue d’un procès semble nécessaire pour éclairer les lanternés. Si pour cette affaire, seul un procès est en mesure de faire éclater la vérité, c’est que les parties refusent jusqu’à ce stade, de dévoiler leurs preuves. Chaque protagoniste se prévaut de preuve mais promet de les apporter le moment venu.

La vérité éclatera devant la barre

Et puisqu’ils ne veulent pas le faire auprès du doyen des juges, peut- être qu’ils le feront devant la barre.   L’accusation de viols et menaces de la jeune masseuse, Adji Sarr contre Ousmane Sonko pourrait donc atterrir devant le tribunal correctionnel. Un procès qui va permettre aux 14 avocats constitués pour la défense de l’opposant, de prouver ou non, l’innocence de  Enquête close pour transmission ou classement leur client qui crie au complot politique.

Après plusieurs mois d’instruction, l’affaire Adji Sarr contre Ousmane Sonko pourrait ne pas être classée sans suite. Au contraire, la plainte de la jeune masseuse risque de donner lieu à un procès devant le tribunal correctionnel où les deux parties devront croiser le fer pour l’éclatement de la vérité.

Pour rappel, dans cette affaire, le  doyen des juges d’instruction en charge du dossier a une  double mission. En tant que magistrat instructeur, il procède à l’audition de toute personne utile à la manifestation de la vérité et prend certaines décisions juridictionnelles. Ça a été fait avec les auditions de Ndèye Khady Ndiaye, de son mari, de la collègue d’Adji Sarr, de Sidi Mouhamed Mbaye etc….  Le même magistrat instructeur  peut prendre l’initiative de placer telle ou telle personne en détention provisoire comme il peut aussi prononcer des mesures restrictives de liberté dans le cadre du contrôle judiciaire. C’est cette seconde option qui a été prise à l’encontre d’Ousmane Sonko ; Maintenant tout ce qui reste, c’est le bouclage de l’enquête.  Après quoi, il prend une ordonnance de renvoi de l’affaire devant la juridiction de jugement, s’il estime qu’il existe à l’encontre de la partie défenderesse, dc’est à dire d’Ousmane Sonko, des charges suffisantes pour motiver son jugement . Dans le cas contraire, il rend une ordonnance de non-lieu.