Un Centrafricain propose une alternative électrique aux générateurs polluants

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Dans les forêts du sud de la Centrafrique, avoir accès à l’électricité est souvent un casse-tête nécessitant l’utilisation de générateurs néfastes pour l’environnement. Notre Observateur se bat pour tenter d’apporter de nouvelles sources d’électricité et apprendre aux populations à gagner leur indépendance énergétique. Dans le village de Bayanga, à 500 kilomètres de la capitale Bangui, au cœur le Parc national Dzanga-Ndoki, Béranger Kouzoundji s’est fixé un défi de taille : donner aux habitants l’accès à une source d’énergie individuelle et peu polluante. Dans ces zones reculées, la population est souvent dépendante des générateurs à essence, système le plus abordable mais très polluant. Ce qui n’est pas sans poser de problèmes dans cette réserve protégée.


Béranger Kouzoundji est électrotechnicien de formation. Dans son petit atelier, il confectionne des onduleurs, un dispositif électronique de puissance permettant de fournir des tensions et des courants alternatifs à partir d’une source d’énergie électrique de tension ou de fréquence différente. Grâce à une simple pile de 12 volts, Béranger Kouzoundji parvient ainsi à créer 220 volts. Ce petit système nécessite quelques connaissances que Béranger a bien l’intention de diffuser localement, comme il l’a déjà fait dans les villes de Yaloké, Berbérati, Bambari, Lola et Bayanga, dans l’ouest de la Centrafrique. “L’indépendance énergétique, c’est la clé pour que les personnes adoptent des pratiques moins polluantes. J’ai commencé cette activité parce que j’ai constaté que des besoins simples – avoir un peu de lumière ou pouvoir recharger un téléphone par exemple –  pouvaient être compliqués à satisfaire. 


Pour se fournir en électricité, généralement, nous utilisons des groupes électrogènes qui appartiennent à plusieurs personnes. Il faut partager, car les plus petits modèles sont déjà assez chers [environ 90 000 francs CFA, soit 125 euros pour les prix dans la région NDLR]. Mais il faut alimenter ces générateurs en essence avec, en moyenne pour des activités basiques, au moins deux litres par jour [pour un coût d’environ 2 000 francs CFA, soit 3 euros], autant dire que ce sont des dépenses prohibitives pour la plupart des Centrafricains. C’est en plus extrêmement polluant car les générateurs rejettent beaucoup de fumées néfastes pour la santé.
Béranger utilise des déchets électroniques pour fabriquer ces machines productrices d’électricité. “Quatre ampoules et un téléviseur marchent sans problème sur ce dispositif”. J’ai commencé à récupérer des déchets jetés dans des décharges électroniques, comme des transistors, des cartes mères ou des piles qui n’étaient pas totalement déchargées. Grâce à ça, j’ai fait quelques tests, qui ont montré qu’on pouvait faire fonctionner trois ou quatre ampoules et un poste de téléviseur avec un peu de récup’.


La durée de vie de ce système dépend bien entendu de l’utilisation qu’on en fait, mais à utilisation normale, il peut durer quatre ans sans problèmes.
“Il est assez simple de fabriquer deux ou trois convertisseurs par jour !” Béranger Kouzoundji ne bricole pas seulement ces machines, qu’il vend en moyenne 50 000 francs CFA à des particuliers qui en ont les moyens [76 euros – dans le commerce en Europe, une machine similaire coûte entre 40 et 150 euros selon les modèles, NDLR] : il utilise l’argent récolté pour organiser des formations et perfectionner ses techniques.

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