Nigeria

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Le manque d’eau s’ajoute à la tragédie des déplacés
Des femmes et des enfants du camp de déplacés de Muna, à la périphérie de la grande ville de Maiduguri, capitale de l’État du Borno, collectent de l’eau d’un puits. Des dizaines de milliers de personnes qui ont fui les combats entre le groupe Boko Haram et l’armée dans le nord-est du Nigeria souffrent de pénuries d’eau, en plus d’une situation alimentaire désastreuse et d’une grande insécurité, ont déclaré lundi des humanitaires. Les cinq pompes à eau du camp de déplacés de Muna, à la périphérie de la grande ville de Maiduguri, capitale de l’État du Borno, sont soit cassées soit “inadéquates”, selon le coordinateur du camp Tijjani Lumani. “Nous faisons face à un manque cruel d’eau dans le camp” où vivent quelque 41.000 personnes, a-t-il expliqué.

L’eau, récupérée dans des puits grâce à un système de pompes solaires, est utilisée pour cuisiner, mais aussi pour se laver: une inquiétude pour le personnel humanitaire, qui craint la propagation de maladies dues au manque d’hygiène. Selon un de ces travailleurs humanitaires, qui a demandé à rester anonyme, ce problème est “chronique”: “les pénuries d’eau posent de graves problèmes, car les personnes déplacées doivent se tourner vers des sources d’eau non potable, ce qui les expose aux maladies telles que le choléra ou les diarrhées”. “Cette situation est d’autant plus alarmante que de nombreux enfants sont mal nourris dans les camps”, a-t-il ajouté. Le gouverneur de l’État du Borno, Kashim Shettima, a confirmé dimanche qu’il y avait “un problème d’acheminement d’eau” dans le camp, mais que des ouvriers étaient au travail pour résoudre le problème. Les autorités locales ont déjà acheminé 105.000 litres d’eau par camion, a-t-il assuré dans un communiqué. La guerre entre le groupe jihadiste Boko Haram et l’armée a fait plus de 20.000 morts depuis 2009 et 2,6 millions de personnes ont dû fuir leurs foyers. Près d’un million d’entre eux ont trouvé refuge à Maiduguri. Au fur et à mesure des avancées de l’armée à travers le nord-est du Nigeria, les humanitaires ont découvert des zones totalement dévastées et coupées du monde, où l’acheminement de nourriture est extrêmement difficile et où la culture des terres est quasiment impossible à cause de l’insurrection. Selon l’ONU, 7,1 millions de personnes sont en “grave insécurité alimentaire” sur les pourtours du lac Tchad, et certaines zones sont touchées par la famine. Le camp de Muna, non grillagé et facile d’accès, a été la cible d’attentats-suicides coordonnés à la mi-février. Outre les pénuries, la reconstruction représente un véritable défi dans certaines villes comme Bama (à 70km de Maiduguri), détruite à 85%, et où ont eu lieu récemment des vols et des trafics de matériaux de construction fournis par les autorités de l’État du Borno. Quarante personnes soupçonnées d’avoir volé des matériaux et d’autres objets destinés à la reconstruction de la ville – qui accueillait autrefois près de 270.000 habitants – ont été arrêtées, a déclaré lundi à l’AFP le commandant du Corps de la sécurité et de la protection Civile du Nigeria, Ibrahim Abdullahi. “Nos hommes ont arrêté à plusieurs reprises des suspects qui essayaient de déplacer les matériaux entre le 28 février et le 7 mars”, a-t-il dit, affirmant qu’une “énorme quantité de matériaux de construction” volée sur les chantiers avait pu être récupérée depuis, dont du ciment, des feuilles de zinc, des tiges de fer, des générateurs électriques, des téléviseurs, ou encore des climatiseurs.

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