Un réseau d’immigration clandestine entre la France et le Sénégal démantelé

Read Time:2 Minute, 1 Second

Pendant deux ans, un réseau d’immigration clandestine a piégé le service d’état-civil de Nantes, en remettant de faux documents, pour l’établissement d’authentiques certificats de nationalité française. Le système, plutôt rôdé de ce réseau consistait à faire obtenir la nationalité française à des immigrés clandestins, en trompant l’état-civil nantais. Lundi, quinze hommes soupçonnés de participer à un réseau d’immigration clandestine entre le Sénégal et la France, ont été interpellés en région parisienne et près de Bordeaux, selon une source policière qui affirme que sept de ces suspects, dont la tête de réseau, un Sénégalais connu des services de police, ont été déférés jeudi au parquet de Bobigny. Elle explique que le réseau, “actif depuis près de deux ans”, a connu un “pic d’activité récent” grâce à un nouveau mode opératoire difficile à mettre à jour.

Des complices implantés dans les bureaux d’état-civil

Ses membres permettaient aux clients du réseau d'”obtenir indûment la nationalité française en trompant le Service central de l’état-civil (SCEC) de Nantes”, a expliqué cette source. Le réseau déposait des dossiers de reconnaissance de la nationalité française, en assurant que le demandeur était un enfant de Franco-Sénégalais ou de Français nés à l’étranger.
Afin de s’assurer de la véracité de ces informations, les services nantais envoyaient ensuite un courrier au pays d’origine. À Dakar, des complices implantés dans les bureaux d’état-civil interceptaient les courriers et les remettaient à des faussaires qui n’avaient plus qu’à fabriquer à la demande les justificatifs réclamés. Enfin, les dossiers étaient renvoyés aux autorités françaises qui délivraient d’authentiques certificats de nationalité française.

10 000 à 12 000 euros l’obtention de nationalité

Selon une source policière, “une soixantaine de dossiers” ont été interceptés par les policiers de l’Office central pour la répression de l’immigration irrégulière et de l’emploi d’étrangers sans titres. Ils estiment qu’une centaine de personnes sont susceptibles d’avoir fait appel au réseau.
Le trafic était prospère, affirme une source policière. L’obtention de la nationalité française étant facturée de 10 000 à 12 000 euros et payable à l’avance. Ainsi, le patrimoine du chef de réseau s’élèverait selon les enquêteurs à plusieurs centaines de milliers d’euros. Des investigations ont été lancées pour suivre les transactions effectuées par le chef du réseau depuis la France. Le réseau proposait d’autres services à ses clients, comme de fausses copies littérales d’actes de naissance, des justificatifs de séjour trafiqués ou encore des états-civils contrefaits.

Happy
Happy
0 %
Sad
Sad
0 %
Excited
Excited
0 %
Sleepy
Sleepy
0 %
Angry
Angry
0 %
Surprise
Surprise
0 %

Average Rating

5 Star
0%
4 Star
0%
3 Star
0%
2 Star
0%
1 Star
0%

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Previous post Des milliards d’euros perdus par les pays en développement à cause de la fraude et du blanchiment. Des activités illicites qui empêchent le financement de leur lutte contre l’extrême pauvreté, les maladies et la famine.
Next post Pêche illégale: 11 navires saisis en Afrique de l’Ouest lors de contrôles (Greenpeace)
Close