Soupçons de malversations

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Le PDG de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors, Carlos Ghosn, a été arrêté lundi à Tokyo, rapporte la chaîne de télévision publique NHK, alors que le dirigeant de 64 ans est accusé de malversations par le constructeur d’automobiles japonais. «Le bureau du parquet de Tokyo a arrêté M. Ghosn sur des soupçons de violation de la loi», est-il précisé.

Le constructeur japonais Nissan d’automobiles Nissan a annoncé plus tôt ce lundi que le président de son conseil d’administration avait «pendant de nombreuses années déclaré des revenus inférieurs au montant réel», selon les résultats d’une enquête interne. Egalement PDG du groupe français Renault, Carlos Ghosn est donc soupçonné d’avoir dissimulé une partie de son salaire au fisc japonais.

«En outre, de nombreuses autres malversations ont été découvertes, telles que l’utilisation de biens de l’entreprise à des fins personnelles», a ajouté le groupe qui va proposer au conseil d’administration de le «démettre de son poste rapidement».

Le conseil d’administration de Nissan se prononcera jeudi sur le limogeage de son président et celui de Renault a de son côté annoncé qu’il allait se réunir «au plus vite».

Le boss de Renault avait l’an dernier été accusé d’avoir demandé à un cabinet d’étudier un discret système de superbonus.

Perquisition

La justice japonaise est en train d’enquêter sur l’homme de 64 ans. Selon la chaîne de télévision publique NHK, le siège de Nissan à Yokohama, près de Tokyo, a été perquisitionné dans la soirée de dimanche. Après l’annonce de Nissan ce lundi matin, le titre du constructeur automobile Renault s’est effondré de plus de 12% à la Bourse de Paris.

Lors d’une conférence de presse à Bruxelles avec le Premier ministre belge Charles Michel, Emmanuel Macron a réagi à l’arrestation au Japon du patron de Renault, assurant que l’Etat français serait «extrêmement vigilant» à «la stabilité» du constructeur automobile Renault et à l’avenir de son alliance avec Nissan.

Carlos Ghosn, qui est arrivé à Tokyo au printemps 1999 pour redresser Nissan, tout juste uni au français Renault, a passé le relais en avril 2017 à son dauphin, Hiroto Saikawa, tout en restant à la tête du conseil d’administration. Il dirige aussi le conseil d’administration du constructeur Mitsubishi Motors, qu’il a sauvé de la débâcle fin 2016 en prenant une participation de 34% dans le groupe.

Le franco-libano-brésilien est devenu un symbole de la gloutonnerie des grands patrons français : entre 2009 et 2016, sa rémunération chez Renault a explosé de 469 %, passant de 1,2 à 7 millions d’euros, sans compter son salaire équivalent chez Nissan. En 2017, il arrivait en 3e position des dirigeants les mieux payés de France avec 13 millions d’euros (dont 5,6 millions côté Nissan). En 2018, sa rémunération côté Renault a atteint 7,4 millions d’euros, auxquels se sont ajoutés 9,2 millions au titre de sa fonction de patron de Nissan.

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