Crimes contre l’humanité

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L’ancien président de Côte d’Ivoire et l’ex-chef des Jeunes Patriotes, Charles Blé Goudé, ont été blanchis mardi de toutes les charges pour crimes de guerre requises à leur encontre. Les juges ont ordonné leur libération immédiate.
Les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ont prononcé, mardi, l’acquittement de Laurent Gbagbo et sa remise en liberté immédiate. L’ancien président ivoirien, incarcéré à La Haye dans la foulée de son arrestation en avril 2011 est lavé de tous les soupçons qui pesaient sur lui. Il était accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité pour le rôle qu’il aurait joué dans les massacres qui avaient rythmé la crise postélectorale en Côte d’Ivoire en 2010. Le bilan a été évalué à plus de 3000 morts par l’ONU. Jugé avec lui, Blé Goubé, éphémère ministre des Sports et leader incontesté des jeunesses pro-Gbagbo à la même époque, a lui aussi été blanchi.
L’accusation a demandé une suspension d’audience pour décider si elle entend faire appel de la décision. Une audience doit se tenir mercredi où la procureure donnera son intention. Elle devrait tenter d’obtenir la suspension de la décision des magistrats, et donc de la libération des deux ex-accusés. Avec assez peu de chance: jusqu’à présent, la chambre d’appel de la CPI n’a jamais ordonné la suspension d’une décision des magistrats.
Condamné par la justice ivoirienne pour le pillage d’une banque

Cette double libération va avoir des conséquences immenses. Pour les services de la procureure la CPI d’abord. Ils essuient là un échec grave. En deux ans de procès, ils ont «échoué à monter la preuve» de la culpabilité des deux accusés, a affirmé le juge. Ce raté est d’autant plus grave qu’il n’est pas le premier. Cet été, Jean-Pierre Bemba, un ancien chef de milice congolaise, avait lui aussi été acquitté après huit ans d’incarcération. Si on ajoute à ces acquittements, l’abandon des poursuites contre le président kenyan Uhuru Kenyatta, le bilan de la CPI est très maigre: seuls trois accusés, des chefs de guerre de second ordre, ont été condamnés. La question de l’efficacité, de l’utilité de la CPI, fort coûteuse, pourrait se poser.
» Pour survivre, la Cour pénale internationale doit se remettre en cause
Les conséquences seront ensuite ressenties en Côte d’Ivoire. À Abidjan, ses partisans ont immédiatement fêté la décision des magistrats. Ce retour sur la scène politique de Laurent Gbagbo pèsera lourd à un peu moins deux ans de l’élection présidentielle qui s’annonçait déjà tendue. Rien ne permet d’affirmer que l’ancien président va rentrer rapidement en Côte d’Ivoire, ni se lancer directement dans la campagne à venir. Il n’est d’ailleurs pas libéré de la justice ivoirienne. Il a été condamné par contumace par la cour d’assises à 20 ans de prison pour le pillage d’une banque. Son poids symbolique changera de toute façon la vie politique ivoirienne.

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