CRISE A LA SENELEC

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«Le Collectif des Restants du Concours» est le nom du regroupement des 200 agents contractuels de la SENELEC, comprenant des comptables, des caissiers, des agents administratifs, des techniciens, des chauffeurs, etc., ayant capitalisé des années d’anciennetés. Et détenant toujours par devers eux leurs numéros de matricule et les badges dont les avait dotés l’entreprise, où ils ont eu à servir entre 05 à 10 ans. En vue de leurs titularisations, la direction avait organisé un «concours», qui est à l’origine de la crise.

Au sortir de celui-ci, le DRH (directeur des ressources humaines) a retenu une liste de 183 contractuels, sur les 700 candidats soumis à cette épreuve. Et quelle ne fut leur surprise de constater que parmi les «candidats retenus», certains avaient des moyennes de 04 voire 02 sur 40 ! Un inadmissible favoritisme qui sautait aux yeux, d’autant que des agents, soumis à cette même épreuve d’embauche, qui avaient eu des moyennes de 26 ou 27 sur 40 ont été curieusement recalés. Ces embauches sont d’autant plus irrégulières que certains de ces «nouveaux-élus», parrainés par le DRH, ont non seulement jamais mis les pieds à la SENELEC, mais n’ont même pas daigné se soumettre audit concours. Lequel semble avoir été un piège pour éjecter de braves travailleurs, qui ont capitalisé de nombreuses années d’expériences dans l’entreprise, afin de faire de la place à des protégés de quotataires politiques.

Pourquoi le Drh n’a-t-il pas accordé le même traitement à tous les prestataires? Ceux que le Drh favorise sont-ils plus méritants que ceux qui sont injustement laissés en rade ? Ceux qu’il recrute, sur la base de quotas politiques, sont-ils plus Sénégalais que les autres? D’autant que parmi les prétendus «déclarés admis», certains n’ont même pas daigné passer le test. Et la plupart d’entre-eux étaient même absents le jour de ce prétendu «concours». Pourquoi le Drh ne respecte-t-il pas la priorité due aux agents qui avaient déjà servi dans l’entreprise, conformément aux dispositions de la Convention collective interprofessionnelle, en vigueur au Sénégal, sur la priorité d’embauche? Qui stipule, en son article 10, que : «Le travailleur congédié, par suite de suppression d’emploi ou de compression de personnel, conserve pendant deux ans la PRIORITÉ D’EMBAUCHE dans la même catégorie d’emploi».

Si la SENELEC se vente aujourd’hui d’afficher un bénéfice de 30 milliards de fcfa, elle sait bien que les 200 contractuels, dont le DRH veut se débarrasser si inélégamment, y ont largement contribué. La SENELEC fait aujourd’hui un tapage médiatique sur sa politique sociale extérieure, concernant notamment l’attribution de compteurs «woyofal» aux familles démunis, à travers tout le pays. Alors qu’elle a bien, à portée de main, un déséquilibre social à combler dans l’entreprise. Comme ces 200 pères et des mères de famille, qui ont donné de nombreuses années de leurs vie à la SENELEC, et que le DRH veut à présent sacrifier, tout en restant insensible aux drames collatéraux que subissent de plein fouet ces contractuels et leurs familles. Dont la plupart se sont subitement retrouvées dans la précarité, avec son cortège d’expulsions par les agences immobilières, de ruptures de scolarité des enfants ou de difficultés à couvrir leurs soins médicaux. A l’instar d’un de nos camarades, soutien de famille, qui assurait les frais d’hémodialyse de sa mère, qui souffrait d’insuffisance rénale. Avec le dilatoire dont fait preuve sans sourciller le DRH, qui rechigne toujours à nous rétablir dans nos droits, cette pauvre maman a finalement rendu l’âme ces jours derniers, parce que privée du traitement médical que lui assurait son brave fils qui, malheureusement, fait partie des victimes du Drh de la SENELEC.

Au regard des solutions urgentes que requièrent les dures conditions que traversent nos ménages, dont certains ont volé en éclats, le «Collectif des restants du concours de la Senelec», à l’issue du premier jalon de son plan d’action, sous forme de point de presse, a sollicité et obtenu que l’ONG JAMRA offre ses bons offices, afin qu’une suite légitime soit donnée à la réintégration des contractuels à leurs postes de travail respectifs. Nous interpellons les autorités de ce pays, particulièrement Son Excellence Monsieur Macky Sall, Président de la République, dont nous fondons toujours espoir sur sa volonté souvent affirmée de placer son magistère sous le signe de la réparation des injustices.

Pour «Le Collectif des Restants du Concours».

Medianet.sn

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