Contrat Akilee/Senelec

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Le contrat Akilee est une grosse arnaque au détriment du service public de l’électricité, au profit d’intérêts des forces occultes qui l’ont négocié et signé.

Première question : qui est Akilee pour s’arroger le droit sans appel d’offres, donc sans aucun appel à la concurrence pour bénéficier d’un tel contrat léonin sur 10 ans avec toutes les garanties de profitabilité et de rentabilité que les dispositions dudit contrat lui assure.

Ce que nous savons de Akilee : C’est une obscure petite structure dont le directeur général fut employé du cabinet Performance Management Consulting, PMC, a pu par son entregent au cours la mission d’appui par PMC dont il était le principal intervenant, proposer à la Sénélec, le produit Akilee consistant principalement à installer chez les clients gros consommateurs un système de capteurs électroniques reliés à des serveurs informatiques, permettant à ces derniers de contrôler et gérer leurs consommations d’énergie.

La question qui a taraudé tous les esprits bien pensants, était pourquoi la Sénélec s’était avec autant de frénésie, précipitée pour monter ce qu’il était convenu d’appeler en son temps une filiale,donc avec une position de contrôle, mais qu’au finish, n’est en fait qu’une prise de participation à hauteur de 34%, appelée dans le contrat minorité de blocage ? Quand on sait que la technologie des compteurs intelligents, smartgrid, dont Sénélec, s’était déjà lancée, via des marchés financés par l’Agence Française de Développement et la Banque Mondiale, offrait toutes les fonctionnalités proposée par le binôme Samba Laobé et Amadou futurs cerveaux et promoteurs d’Akilee.

Une seconde question a frappé les esprits quand Senelec a annulé tous les contrats d’importation de compteurs intelligents et pré-paiement pour désigner Akilee comme principal véhicule d’importation de compteurs à cause de sa soi-disant maîtrise de ce marché et sa capacité à jouer sur les prix pour permettre ainsi une baisse des coûts d’acquisition. Une fine analyse économique sur le moyen et long terme, tenant en compte dela demande et du volume des besoins d’exploitations de Sénélec pouvait aisément démontrer que la réussite d’un coup d’essai ne pouvait et ne devait en aucun cas constituer une règle installant Akilee comme acteur principal au point de faire fi procédures publiques de mise en concurrence.

Une troisième question est celle-ci : quels sont les états de services significatifs et crédibles de Akilee pour bénéficier d’un tel avantage compétitif qui s’apparente à une libéralité offerte sur un plateau d’argent. En visitant le site d’Akilee « en refonte », les références au nombre de six dont Sonatel constitue le client le plus important, ne sauraient en aucun cas expliquer pour Akilee, née en 2016, un portefeuille assez fourni pour justifier, un tel empressement de Sénélec. D’autant plus qu’une Sénélec performante n’a aucun intérêt dans la baisse de consommation d’énergie de ces entreprises, synonyme de baisse de son chiffre d’affaires.

Une quatrième question vient ensuite à l’esprit : Quels sont les moyens financiers, matériels, logistiques, humains qu’Akilee apporte ? Parce qu’en analysant le contenu du contrat, excepté le système d’exploitation, SIA, mis à disposition par Akilee, aucune expertise particulière, aucune ressource intellectuelle, matérielle, humaine faisant défaut à Sénélec, n’est apportée par Akilee. Au contraire, Sénélec offre une assurance vie à Akilee avec ce contrat, en acquérant le parc de compteurs, les accessoires, le personnel technique, et comble de scandale, Akilee bénéficie « d’une prime fixe correspondant à l’amortissement des investissements et coûts d’exploitation de base d’Akilee y compris le système de comptage et les accessoires (coffrets, disjoncteurs /portes fusibles) ainsi que leurs coûts de transports, d’installations et d’opérations ». Une question subsidiaire : au nom de quoi cette prime fixe se justifie avec une base de calcul sur des coûts essentiellement supportés par Sénélec ? Quand on lit l’article 4.1, on note que Sénélec fournit les infrastructures d’exploitation, la logistique de transport , d’installation ainsi que les accessoires, le personnel technique de même que les activités liées.

Que dire de cette part variable de la rémunération d’Akilee calculée sur les économies financières résultant de la réduction des pertes et charges d’exploitation lesquelles sont imputables à la mise en œuvre du SIA, déduction faite de la part fixe ? Quid des procédures et méthodes de différentiation de l’origine des économies et charges d’exploitation SIA et hors SIA ?

Une énième question est relative au partage de risques entre Sénélec et Akilee. En réalité Akilee est une princesse dont le seul mérite est sa naissance. Rappelons que son SIA n’a pas plus de mérite que les autres logiciels du genre et la solution première était de mettre en place un système central de gestion du comptage permettant l’installation d’interfaces pouvant gérer les compteurs provenant de différents fournisseurs de compteurs intelligents.

C’est par la suite que cette décision venue de nulle part est prise, entraînant des coûts fixes de structure et des coûts d’exploitation plus onéreux en même temps qu’il fera des riches faciles chez les bénéficiaires ultimes de ce contrat. Parlant de risques, aucune légitimité ne peut justifier les garanties de paiement offertes à Akilee, censée être à l’origine une filiale de Sénélec et qui au final s’avère être un redoutable opérateur technico financier créé par Sénélec, une des premières société nationales, la première en terme de taille et propriété publique, qui semble se faire tout simplement harakiri dans ce contrat. Même les fluctuations de change encourues par Akilee seront remboursées par Sénélec.

Que dire de ce bon de commande secret de 187 milliards déjà signé pour Akilee ?

Pendant ce temps, où sont les cadres « sénéloquois » patriotes ? Ou sont les syndicats prets à ruer sur les brancards pour réclamer des primes et avantages pour se confondre ensuite en laudateur de Makhtar CISSE ?

Non, la Sénélec, le Sénégal, ne méritent pas ça.

Un cadre révolté préférant garder l’anonymat.

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