Etats-Unis

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Même si les candidats potentiels à une élection présidentielle américaine se mobilisent 11 mois avant la date du scrutin (dès le début des primaires en janvier), la vraie campagne électorale ne commence qu’à la fin des Conventions d’investiture des deux grands partis : Démocrate et Républicain.

Le parti d’opposition, en l’occurrence celui des Démocrates cette année, a toujours une grande épreuve à passer pour réussir sa Convention. Cette année, les partisans de Joe Biden avaient en face d’eux de grands risques supplémentaires à cause de la situation créée par la Covid 19. Pour la première fois dans l’histoire électorale du pays, une convention devait se dérouler sans les milliers de spectateurs venus de tous les coins et recoins du pays procéder à l’investiture du candidat.

A l’arrivée, les avis des observateurs sont unanimes. L’ancien vice-président Joe Biden a réussi le test. En termes de maitrise des discours, on a noté très peu de couacs. Le parti, connu pour sa diversité voire les nombreuses divergences qui se font jour lors de ses conventions, a fait montre cette fois d’une grande unité autour du candidat et de son choix pour la vice-présidence.

Dans une situation similaire en 2016, Hillary Clinton qui devait faire face à l’actuel président Donald Trump, était sortie de l’événement avec un soutien pas du tout ferme de Bernie Sanders qui lui faisait face lors des primaires jusqu’à la fin de ces dernières. Ce dernier était venu avec de nombreux partisans qui ne voulaient pas se mobiliser pour soutenir, avec enthousiasme, Mme Clinton, la candidate nominée d’alors.

Cette année, tous les anciens opposants de Biden dans les primaires se mobilisent et mobilisent leurs militants derrière Biden et sa candidate pour vice-présidence Kamala Harris. Après les Démocrates, les Républicains ont entamé leur convention hier, lundi 24 août 2020, autour du Président Trump qui cherche à obtenir un autre bail de quatre ans avec les électeurs.

L’actuel occupant de la Maison Blanche, n’est pas dans une situation des plus confortables. Il est vrai que sa base naturelle constituée d’électeurs blancs pas très éduqués, économiquement désavantagés, et d’un âge avancé, lui reste très fidèle. Mais cet électorat que beaucoup d’observateurs évaluent à environ 32 à 35% des votants pourrait ne pas suffire pour sa réélection. Et au-delà de ce groupe fortement motivé par le discours d’extrême droite ou raciste, selon certains, que Donald Trump leur sert, le reste des Américains qui avaient voté pour le Président, en grande partie, à cause de leur opposition à Hillary Clinton en 2016, semble lui avoir tourné le dos, selon les sondages d’opinion. Un autre fait qui pourrait affaiblir Trump est que son propre parti n’est pas très uni cette fois-ci, pour favoriser sa reconduction à la tête du pays.

Depuis des semaines, de fortes personnalités, notamment d’anciens sénateurs, d’anciens congressmen, d’anciens gouverneurs etc., appellent ouvertement à voter Biden. Également, des membres de la famille Trump ; sa propre sœur, nièce et l’on dit même sa femme, décrivent un homme sous des traits très peu reluisants. Une autre difficulté, et peut être la plus sérieuse, est que le scrutin risque de devenir un référendum sur la gestion chaotique par le Président de la Pandémie de la Covid 19.

Jusqu’à cette semaine, les Démocrates ont réussi à faire de cette gestion le thème central de la campagne électorale. Et sur ce sujet, les votants condamnent, avec 68%, les politiques menées par le chef de la Maison blanche.

En deuxième position en termes de thèmes vitaux de campagne cette saison, on note le retour en force des manifestations pour la défense des Droits civiques. Le meurtre de George Floyd dans le Minnesota a placé la question du racisme au-devant de la scène des questions politiques les plus brulantes de la présente compétition électorale. Mais ce terrain, contrairement à ce qu’on pourrait logiquement penser, n’est pas aussi facile pour le camp de Joe Biden.

Le candidat républicain cherche à tout prix à présenter l’enjeu principal de l’élection comme étant une question de « Law & Order ». Ce concept est en fait un mot d’ordre à connotation raciste. L’évoquer signifie jouer sur la peur des classes moyennes blanches qui vivent dans les quartiers huppés situés dans les zones périurbaines. Ce n’est pas pour rien que Donald Trump insiste sur ce qu’il appelle le danger que représenterait une élection de Joe Biden pour la sécurité de ces classes moyennes. Cependant, malgré ce tableau pas très encourageant pour les Démocrates, les jeux sont loin d’être faits. Après les conventions qui vont certainement placer Joe Biden en bonne posture, il reste encore une étape cruciale pour le Démocrate en compétition dans la course pour le Bureau oval.

Un candidat dans l’opposition aux Etats-Unis doit nécessairement négocier trois grandes situations : 1) le choix de son colistier est épié par l’opinion. Biden a bien mené cette opération en ayant pris Kamala Harris. Ce qui apparait comme un choix heureux selon les spécialistes. 2) La gestion des conventions d’investiture est le deuxième défi qui interpelle les deux prétendants. Biden l’a réussi et Trump vient de démarrer. Le jeudi 27 août au soir, le jury donnera son verdict pour dire laquelle des conventions a été la meilleure. 3) La dernière et la plus déterminante de ces trois épreuves, est le comportement des candidats dans les débats présidentiels télévisés. Ces confrontations seront encore cette année au nombre de trois . Quel que soit ce que les sondages avant débats indiquent, il reste difficile d’entrevoir ce qu’il peut advenir à un candidat de l’élection s’il rate ce qui va se révéler combat un combat qui va se jouer autour des trois débats qui sont prévus. Le premier des face-à-face se tiendre le 29 septembre prochain.

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