Sénégal

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Le solde global de la balance des paiements du Sénégal, évalué suivant l’optique des actifs extérieurs nets du système monétaire,  a affiché un excédent de 146,5 milliards de FCFA (219,750 millions d’euros) en 2019, selon les données du Comité de la balance des paiements validées par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).

Ce solde est toutefois en forte régression de 380,7 milliards de FCFA par rapport à l’année 2018 où il se situait à 527,2 milliards de FCFA. Selon le Comité de la balance des paiements, l’excédent de la période sous revue « traduit une amélioration de la position extérieure de la Banque Centrale (+297,7 milliards) et une dégradation des actifs extérieurs nets des autres institutions de dépôts (-151,2 milliards) ». En tenant compte des flux de la balance des paiements, la position extérieure globale nette (PEGN) est ressortie débitrice à 7.579,8 milliards de FCFA (54,9% du PIB) en dégradation de 3,4 points par  rapport à l’année 2018, reflétant une progression des engagements vis-à-vis des non-résidents.

« L’analyse de la structure géographique de la position extérieure globale nette fait ressortir une position créditrice vis-à-vis des autres pays de l’UEMOA (+541,2 milliards contre +634,6 milliards) et débitrice vis-à-vis de la Zone euro (-3.704,3 milliards contre -2.853,2 milliards) et des autres pays (-4.416,7 milliards contre -4.424,4 milliards). Sur le plan macroéconomique, le Sénégal a enregistré en 2019 un taux de croissance du PIB réel  de 5,3% contre 6,4% en 2018. En dépit de cette baisse, l’activité économique est restée vigoureuse, portée par les investissements structurants réalisés dans le cadre de la mise en œuvre  du Plan Sénégal Emergent (PSE). S’agissant des comptes extérieurs, le déficit du compte courant, rapporté au PIB, s’est amélioré de 1,5 point par rapport à l’année 2018, en ressortant à 8,0%, en lien avec l’atténuation du déficit de la balance des biens et services qui s’est allégé de 1,7 point à 14,1 % du PIB.

Le déficit du compte de biens s’est, de son côté, amélioré de 11,0% à 1.687,6 milliards en 2019, après deux années consécutives de détérioration. Rapporté au PIB, le déficit commercial est évalué à 12,2% contre 14,6% en 2018. Selon le comité de la balance des paiements « cette évolution est liée à une progression limitée des importations (+6,2%), dans un contexte de repli des cours du baril de pétrole, conjuguée à un dynamisme des exportations (+20,8%), imprimé notamment par les industries extractives, la pêche et les industries chimiques ». Ainsi, le taux de couverture des importations par les exportations s’est amélioré de 7,4 points de pourcentage pour s’établir à 60,6%.

Quant au solde de la balance des services, il s’est dégradé de 83,2 milliards de FCFA, sous l’effet de l’alourdissement du fret (+29,2 milliards) inhérent à la progression des importations, l’accroissement des services spécialisés au profit des entreprises minières et pétrolières (+94,4 milliards), ainsi que la baisse de l’excédent des services de communication (-15,1 milliards). Le Comité note toutefois que le déficit a été partiellement atténué par une amélioration du poste Voyages (+19,3 milliards).

De son côté, le déficit du compte de revenu primaire est ressorti à 383,7 milliards contre 333,7 milliards, soit une dégradation de 50,0 milliards en lien avec une baisse des sorties nettes au titre des revenus des investissements. « Son profil reflète notamment les paiements d’intérêts sur la dette publique extérieure qui représentent plus de 61,0% des revenus primaires nets », souligne le Comité. L’excédent du solde du compte de revenu secondaire s’est consolidé de 7,2% à 1.225,3 milliards (8,9% du PIB), reflétant la bonne tenue des envois de fonds des travailleurs migrants. Les réceptions ont progressé de 9,5% à 1.393,2 milliards  en 2019 et représentent  10,1 % du PIB nominal.

Pour sa part, l’excédent du compte de capital, structurellement excédentaire, s’est inscrit en baisse de 11,5% à 216,5 milliards, en lien avec le repli des transferts en capital en faveur des administrations publiques. Les subventions ont été destinées, notamment aux secteurs de la santé (36,5%), de l’agriculture (29,7%), de l’énergie (15,4%), de l’éducation et de la formation (14,1%).

Le besoin de financement est ressorti à 895,5 milliards, après 985,7 milliards un an auparavant. Selon le Comité, il est  couvert par des entrées nettes de capitaux d’un montant global de 1.036,9 milliards, au titre des investissements de portefeuille (60,7 milliards), des investissements directs étrangers (582,6 milliards) et des autres investissements (393,4 milliards). « L’accroissement des IDE (investissements directs étrangers) est lié, en partie, aux services de recherche- développement dans le cadre de l’exploitation des hydrocarbures ainsi qu’aux investissements dans le sous-secteur aurifère », explique le Comité de la balance des paiements.

Pour leur part, les entrées nettes au titre des investissements de portefeuille sont tirées par les transactions sur titres de créance émis sur le marché financier sous régional, alors que son profil en 2018 était imprimé par l’emprunt obligataire émis sur le marché international. L’excédent du compte financier a permis de couvrir le déficit courant et d’améliorer les avoirs de réserve (au sens strict) à hauteur de 315,0 milliards contre 382,6 milliards un an plus tôt.

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