Assassinat de 19 civils lors d’une cérémonie de mariage au Mali

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Le 3 janvier 2021, l’armée française déclarait avoir neutralisé des dizaines de terroristes dans le centre du Mali. Cependant, plusieurs témoins ont contesté cette version affirmant que l’attaque a visé des civils, une situation qui a poussé l’ONU à mener une enquête.

La France a-t-elle mené une attaque militaire contre des civils au Mali ? D’après une commission d’experts de l’Organisation des Nations unies (ONU), la réponse à cette question serait oui.

Dans un rapport rendu public cette semaine, l’Organisation révèle que l’armée française a mené une frappe aérienne contre un rassemblement de personnes le 3 janvier 2021 près du village de Bounty au Mali. Celle-ci aurait conduit à la mort de 22 individus, dont 19 civils et trois membres présumés du groupe terroriste de la Katiba Serma.

Alors que l’Elysée se défend d’avoir délibérément visé des civils, affirmant que seuls des terroristes ont été abattus, l’ONU affirme que le rassemblement ciblé par la frappe aérienne était en réalité un mariage. Dans son rapport, la MINUSMA indique être « en mesure de confirmer la tenue d’une célébration de mariage qui a rassemblé sur le lieu de la frappe une centaine de civils parmi lesquels se trouvaient cinq personnes armées, membres présumés de la Katiba Serma ».

Ce document intervient dans un contexte de remise en question de la présence française dans le Sahel, non seulement par les populations de la région avec les contestations anti-Barkhane qui ont eu lieu ces dernières années, mais également en France. Alors que les victoires sont ternies par la récurrence des attaques djihadistes qui visent des civils, des militaires sahéliens, mais aussi des soldats français, de plus en plus d’interrogations se posent sur la pertinence du maintien des soldats français présents au Sahel, depuis 2013.

Dans un communiqué, le ministère français des Armées conteste : « la frappe dans la région de Bounty le 3 janvier a […] suivi un processus de ciblage robuste, qui répond aux normes de l’OTAN, et qui respecte strictement les règles du droit des conflits armés. L’évaluation des résultats de la frappe a également suivi un cadre rigoureux, appliqué pour l’ensemble des opérations menées par la France ».

Et d’ajouter : « dans ces conditions, le ministère des Armées estime que les allégations portées sur l’action de la force et sur son intégrité sont non fondées et maintient fermement sa version des faits ».

Pour éclaircir les zones d’ombres liées à l’affaire, l’ONU demande de nouvelles enquêtes indépendantes, menées par Bamako et Paris pour établir les responsabilités dans cet acte qui, s’il était définitivement confirmé par d’autres enquêtes, serait de nature à exacerber le sentiment anti-français au Sahel.

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