Risque d’affrontements entre Sénégalais et Bissau-Guinéen : Goudomp, théâtre d’un litige foncier qui perdure

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Le FRAPP et l’association « Tout est urgent chez nous », originaire de Sédhiou ont tenu ce jeudi 20 octobre une conférence de presse pour dénoncer l’insécurité foncière entre le Sénégal et la Guinée Bissau qui règne depuis 2006 et est le souci majeur de la population de Goudomp (commune de Casamance). Les problèmes des deux villages Koussi au Sénégal et de Sidif en Guinée Bissau résideraient dans le fait qu’ils n’arrivent toujours pas à délimiter leur frontière qui est séparée par la borne 134. Présidant la rencontre, le député Guy Marius Sagna a appelé les deux États concernés à prendre des mesures très rapidement pour régler le problème avant que la situation ne dégénère.

« Nous interpellons les Etats du Sénégal et de la Guinée Bissau. Depuis 2006, il y a un conflit foncier entre les populations de Koussi au Sénégal et de Sidif en Guinée où la frontière est séparée par la borne 134. Aujourd’hui nous tirons la sonnette d’alarme pour les deux gouvernements concernés agissent en responsabilité pour que les populations puissent vivre en paix. Les villageois de Koussi accusent ceux de Sidif de venir dans leurs champs. Avant que le problème n’envenime, l’Etat du Sénégal doit se lever et prendre des précautions pour ne pas que ça dégénère. Nous interpellons les deux Etats pour qu’ils se réunissent et déterminent les frontières pour que les populations les respectent. On va se rendre sur place pour vérifier la situation dans les jours à venir », a déclaré Guy Marius Sagna.

Al Fousseyni Mané le président du mouvement « Tout est urgent chez nous », très préoccupé par cette situation, a jugé « nécessaire » d’alerter et d’informer tout le monde, mais surtout de solliciter des actes concrets de la part de l’État sénégalais. D’après les informations qu’il a fournies, les habitants de Sidif franchissent la frontière pour venir dans leurs champs d’anacardiers et les exploiter. « Deux rencontres ont été effectuées en 2007 et en 2009. Les deux parties ont décidé que les villageois de Sidif devaient cesser toutes les activités au-delà de la borne 134, mais les populations de Sidif ont violé ces ententes. On a effectué plusieurs rencontres pour régler les problèmes de manière pacifique. Lors des rencontres qui ont suivi, on a décidé cette fois-ci que les deux villages de Koussi et Sidif cessent l’exploitation de la zone de la borne 134 jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée. Or les habitants de Sidif n’ont pas arrêté. Ce qui engendre d’énormes conséquences. Les Guinéens dépassent leur frontière pour venir jusqu’à qu’à chez nous pour y récolter des anacardiers, alors que ces terres nous appartiennent. Des fois, les populations se lèvent avec des armes (couteaux, manchettes…) pour s’affronter », a dénoncé M. Mané.

Face à cette situation, il a révélé que les habitants de Goudomp veulent régler le problème de manière pacifique. Toutefois, l’État du Sénégal et celui de la Guinée Bissau sont appelés agir afin de trouver une solution. « Nous demandons aux deux états concernés de prendre vite des mesures pour y remédier, car le litige foncier est un problème qu’il ne faut pas négliger à cause des conséquences qu’il risque d’engendrer. Comme on veut résoudre pacifiquement le problème, on est venus s’adresser à la presse, mais aussi pour interpeller l’état pour qu’il se rende sur place. Il n’est plus l’heure pour les discours, mais pour les actions, car à plusieurs reprises, on a failli en venir aux mains en pleine forêt. Ce qui peut dégénérer rapidement », a-t-il sollicité

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