SERIGNE CHEIKH AHMED TIDIANE SY ‘‘AL-MAKTUM’’ : UN INTELLECTUEL TOTAL

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Guide des moustarchidines et ancien khalife général des tidianes.

Serigne Cheikh Tidiane Sy est un marabout qui aura marqué son époque dans tous les domaines. Le guide spirituel a fait un parcours très intéressant sur l’islam.

Au-delà de la considération tirée de son ascendance (descendant d’El-Hadji Malick Sy, de l’almamy du Rip et du Bour Sine), son influence dans les milieux musulmans sénégalais est le résultat de son itinéraire personnel.

Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy est surnommé le « marabout intellectuel du Sénégal » du fait de ses études poussées, mais aussi de son long séjour en France.

Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy, un homme fidèle, un surdoué aux enseignements de son père Cheikhal Khalifa Aboubacar Sy.

Les contemporains de Cheikh Tidiane Maktoum à Tivaouane retiennent de lui « un apprenant surdoué », un talibé qui récitait sans anicroche ses leçons alors qu’il revenait d’autres occupations pendant que ses camarades apprenaient. Déjà à l’âge de 14 ans, il a bouclé prématurément les cycles inférieur et moyen des études islamiques. A l’âge de 16 ans, il publie son premier livre : « Les vices des marabouts ». Plus tard, il écrivit « L’inconnu de la nation sénégalaise : El-Hadji Malick Sy ». A la trentaine, il effectue son premier voyage à Paris où il vit, bien plus tard pendant cinq ans, une sorte d’exil.

Cette précocité intellectuelle fait qu’il joue les premiers rôles dans l’entourage de son père. Aux toutes dernières années du califat de Serigne Babacar, Serigne Cheikh animait, sur sa désignation, le Gamou et il était l’interlocuteur des dahiras (cercles de talibés) et des délégations officielles.

Après le rappel à Dieu du défunt khalife, Serigne Cheikh se sert de cette influence auprès de son père et aura propre auprès des ‘‘muqqadams’’ (dignitaires) et des fidèles pour revendiquer la légitimité dans la succession. Et depuis, il n’a pas lâché prise.

Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy, un homme politique

Sa maturité le met en contact avec les hommes politiques avec qui d’ailleurs les relations évoluent en dents de scie. Le père de serigne Moustapha Sy fut le fondateur du Parti de la solidarité sénégalaise (PSS, opposition à Senghor), avec divers politiques notamment Ibrahima Seydou Ndao et Me Moustapha Wade, ainsi que le marabout Cheikh Ibrahima Niasse. En 1959, la contestation de résultats électoraux jugés « tronqués » par le PSS et le PAI (gauche) vaudra à Cheikh un séjour carcéral.

Des années plus tard, Senghor le nomme ambassadeur au Caire auprès de la République arabe unie (Egypte et Syrie). La fin ne fut pas prospère. Aux accusations de « fautes de gestion » se mêlent celles d’un « rapprochement inquiétant avec les milieux arabo-musulmans ». L’inquiétude venait surtout des autorités françaises et des pro-Français dans l’entourage de Senghor.

Un fait : le marabout-ambassadeur développait la coopération culturelle et faisait venir des milliers d’ouvrages à destination des arabisants sénégalais.

« Au risque de me répéter, je vous rappelle que votre rôle est avant tout d’étudier et d’organiser la nature qui est en nous et hors de nous, pour l’avènement de la justice, de la bonté et de la paix », déclarait-il au cours d’une conférence religieuse, en mai 1961 à Rufisque.

Avec les régimes successifs avant et après l’indépendance, son parcours politique est parsemé de contacts et de distances. Mais, chez les intellectuels notamment les lettrés en arabe, Serigne Cheikh Tidiane incarne le renouveau dans l’islam au Sénégal. En 1955, le jeune marabout tidjane monte l’Association éducative islamique en même temps qu’il lance le journal « L’islam éternel ». Ainsi, multiplie-t-il les conférences thématiques sur l’islam, la société, la science, la culture et la politique. Son vieil auditoire se souvient de celle portant sur « Islam et négritude ».

Serigne Cheikh, c’est surtout la maîtrise de la parabole comme méthode d’éducation allusive. Il la couple souvent avec l’humour ou la dérision. « Tâchez-vous d’apprendre l’arabe classique, la langue du prophète qui est aussi celle de l’au-delà parce qu’on n’y parlera

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