Banlieue de Dakar : Focus sur la misère des jeunes au chômage

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14heures à Gounas. Un décor bouillonnant s’offre à perte de vue dans ce quartier hanté par les inondations. Des  mûrs effondrés sont encore visibles dans le patelin.

Au détour d’un chantier,  nous apercevons un groupe de jeunes dont la tranche d’âge tourne entre 18 et 25 ans. Assis sous un pied d’arbre, sans nul doute pour prendre de l’air, ils sont en pleine discussion sur tout. C’est ainsi que nous nous approchons d’eux. Après quelques salamecs d’usages, nous leur signifions l’objet de notre visite. A peine avons-nous terminé notre interrogation l’un d’entre, sans décliner son identite, nous lance sans sourciller : « Il n’y a pas de travail ici.

Les habitants de la banlieue sont oubliés. Les autorités du pays ne se souviennent de nous qu’en période d’élection ». Lui emboitant le pas, Moussa Fall, le plus âgé du groupe d’ajouter « Nous avons tous un métier mais on peine à trouver un travail. Le chômage est plus que chronique dans notre localité. Il y a même dans ce quartier des familles où personne ne travaille. Ainsi, vous conviendrez avec moi que respecter les trois repas quotidiens est un luxe ici ». Autre quartier, même situation.

Nous sommes à Wakhinam Nimzatt. Dans ce quartier aussi, la majeure partie des jeunes ne travaillent pas. Il passe le plus clair de leur temps à vadrouiller dans les rues sans destination précise à défaut se convertir en petit délinquant. Père de cinq bouts de bois de Dieu, Dame Ndiaye, la quarantaine, nous fait savoir qu’il est en chômage depuis plus de 2 ans.

A l’en croire pour assurer la dépense quotidienne, il est obligé de se convertir en mâcon d’ occasion. Même s’il reconnait que la force n’y est plus, il est contraint de le faire sinon, sa famille n’aura pas de quoi mettre sous la dent. C’est ainsi qu’il déclare « avec mon âge, je n’ai plus la force de faire de la maçonnerie mais si je ne le fais pas ma famille ne va pas manger » déclare t-il, la mine triste, le visage dégoulinant de sueur.  Ayant quitté les bancs de l’école après avoir échoué deux fois aux examens du baccalauréat, Fallou  Diagne est en quête perpétuelle de travail mais en vain.

D’après lui, le chômage accru qui règne dans la banlieue est à l’origine de l’insécurité qui y gagne de plus en plus du terrain. « Faute, de travail, les  jeunes se lancent dans le banditisme. Les agressions sont notoires dans la banlieue». Ainsi pour parer à ce fléau, il demande aux  autorités de créer des entreprises au niveau de la banlieue afin de permettre aux jeunes de gagner leur vie.

Une idée partagée par Soukeyena Diop, diplômée en hôtellerie et qui a déposé mille et une demandes dans des hôtels de Dakar sans pour autant décrocher un stage encore moins un travail. A son avis, l’Etat doit œuvrer dans la création d’emploi afin de réduire le chômage.

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