L’ÂNE : DISPARITION PROGRAMMÉE

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Les ânes, très utilisés en Afrique, pourraient disparaître du Sénégal, du Mali, du Burkina Faso et du Niger d’ici cinq ans si le braconnage continue à ce rythme.

Les braconniers déciment les ânes domestiques en Afrique, car leurs peaux servent à créer des produits prétendument miracles.

On connaît le massacre des éléphants (30 000 tués chaque année depuis 2010 par les trafiquants d’ivoire) ou des rhinocéros (745 cadavres retrouvés cette année sans leur précieuse corne). On découvre aujourd’hui, grâce à l’alerte lancée par une association environnementale, que les braconniers en Afrique ne se contentent plus de traquer les espèces sauvages protégées, mais s’en prennent aux… ânes domestiques.

Objet de leur convoitise : la peau. Exportée en Chine, elle y est bouillie et transformée en gélatine appelée Ejiao. Ce produit prétendument miracle s’arrache dans les échoppes de l’empire du Milieu car il est censé rendre les hommes « plus forts » et les femmes « plus belles ». C’est en tout cas l’argument des laboratoires chinois qui fabriquent des barres énergisantes et des produits cosmétiques à base d’Ejiao.

On constate une explosion de l’abattage.

Quatre millions d’ânes sont tués chaque année pour alimenter le marché de l’Ejiao.  Depuis que la Chine a lancé en 2010 une campagne de promotion de cette gélatine, la demande flambe. Et le trafic est de plus en plus juteux. Vendues l’an dernier entre 45 et 75 € l’unité, les peaux se négocient aujourd’hui en Afrique de 140 à 170 €.

Le tarif de la gélatine la plus recherchée, fabriquée pendant le solstice d’hiver, peut grimper à 3 000 € le sachet de 250 g. Rien qu’au Burkina Faso, on est passé de 1 000 peaux d’ânes exportées au premier trimestre 2015 à 65 000 entre janvier et août de cette année. » Une hécatombe qui a poussé le pays à prendre un décret interdisant l’exportation des ânes, des chevaux et des chameaux. Au Niger, où 80 000 peaux d’ânes ont été exportées en un an, le gouvernement a pris le même arrêté. Mais l’appât du gain est trop fort pour les trafiquants qui n’hésitent pas à dépecer et écorcher leurs proies dans la brousse. La viande part sur les marchés et la peau atterrit chez les grossistes chinois avant d’être envoyée en Asie par cargos. Mali, Botswana, Afrique du Sud, Tanzanie, Kenya… les braconniers sévissent dans un nombre croissant de pays. Tableau très inquiétant car cet animal sert en Afrique à la fois de tracteur, de car scolaire et de moyen de transport. Pour l’heure, seul le trafic d’ânes sauvages, dont la population n’excède pas 700 individus, est officiellement interdit par les conventions internationales. Le mulet domestique, lui, ne figure pas sur la liste des espèces menacées. Au Burkina Faso, le directeur de la santé publique vétérinaire estime qu’au rythme actuel le dernier âne du pays aura disparu dans les cinq ans qui viennent.

Argument valable pour tous les pays cités plus haut.

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