La peintre Esther Mahlangu peut se réjouir: son oeuvre est enfin reconnue en Afrique du Sud.

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Son coup de pinceau a beau être célèbre depuis des années dans le monde entier, il est longtemps resté ignoré dans son propre pays. Mais à 81 ans, la peintre Esther Mahlangu peut se réjouir: son oeuvre est enfin reconnue en Afrique du Sud. Le style est unique. Des motifs géométriques et très colorés qu’elle dessine avec une plume de poulet, directement inspirés des décorations que les femmes de son ethnie ndebele peignent depuis des générations sur leurs maisons. De ce qui n’était dans son enfance qu’un apprentissage traditionnel, Esther Mahlangu a fait une signature artistique. Ses toiles ont été exposées dans les galeries les plus prestigieuses de la planète, du British Museum de Londres au Centre Georges Pompidou à Paris ou à la Biennale de Lyon, en France.

Dans sa jupe traditionnelle à perles, le cou et les jambes encerclés d’anneaux de cuivre, Esther Mahlangu balaie la cour devant sa hutte. Ses dessins ont dépassé le seul domaine de l’art pour s’inviter dans celui de la consommation de masse. Aujourd’hui, des bouteilles de vodka de luxe, des chaussures et mêmes des voitures ont porté sa marque si caractéristique.

Dans son petit village poussiéreux de la province de Mpumalanga (nord-est), rien ne distingue pourtant Esther Mahlangu des autres grand-mères.

– “Pas de reniement” –

“Travailler avec des gens célèbres ne m’a pas changée”, assure-t-elle avec fermeté. “Rien ne m’impressionne et je n’ai jamais renié ce que je suis pour m’adapter à leur culture”.

La peintre ne reconnaît qu’une seule concession à la modernité: pour colorer ses oeuvres, elle a abandonné les pigments naturels de bouse de vache utilisés par ses ancêtres au profit de la très moderne peinture acrylique. Esther Mahlangu a connu la consécration artistique à 54 ans, lorsqu’elle a été invitée à Paris au Centre Pompidou. L’artiste se souvient de son séjour en 1989 comme si c’était hier. Ses toiles ont été exposées dans les galeries les plus prestigieuses de la planète, du British Museum de Londres au Centre Georges Pompidou à Paris ou à la Biennale de Lyon, en France.

“C’était mon premier voyage à l’étranger et on m’a demandé de peindre une maison qui ressemblait à la mienne”, raconte-t-elle. “Je l’ai fait avec des plumes de poulet, sans pinceaux (…) comme me l’avaient enseigné ma mère et ma grand-mère”.

L’artiste s’étonne encore aujourd’hui de l’intérêt suscité par son travail, qui l’a convaincue de le transmettre aux jeunes générations. “Mon objectif, c’est de préserver la culture ndebele, je ne veux pas qu’elle se perde dans la civilisation actuelle.”

Si elle se dit surprise par son succès, Esther Mahlangu semble en avoir rapidement compris le potentiel commercial.

Le célèbre constructeur automobile allemand BMW a fait appel à elle à deux reprises pour recouvrir ses modèles de luxe de ses inimitables motifs ndebele, succédant à des artistes aussi réputés et établis qu’Andy Warhol ou Roy Lichtenstein.

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