La plaidoirie de Barack Obama à Montréal

Read Time:4 Minute, 23 Second

« La peur devrait être remplacée par l’espoir »
L’ex-président américain a prononcé à Montréal un discours empreint d’espoir pour l’avenir, en dépit de l’insécurité ambiante et de la persistance des inégalités dans le monde. Même s’il s’est dit déçu de l’abandon de l’Accord de Paris par Trump, il s’est félicité que des entreprises et des États poursuivent la lutte contre les changements climatiques. Chaleureusement accueilli en arrivant sur scène, Barack Obama a dit « merci beaucoup » et « bonsoir » à la foule en français. D’entrée de jeu, il a souligné l’amitié qui lie le Canada et les États-Unis et rappelé que c’était sa première visite officielle après sa première élection à la présidence des États-Unis. Il a souhaité un joyeux anniversaire à Montréal pour ses 375 ans avant d’entamer un discours très attendu dans lequel il a appelé à la solidarité. « Le monde est à un point de bascule, a lancé M. Obama. Le Canada, les États-Unis et d’autres alliés ont pu forger tant de choses après la Seconde Guerre mondiale, mais nous voyons aussi que ce même ordre est de plus en plus tendu, par des forces de changement qui s’accélèrent. La cadence de la mondialisation, la cadence des changements technologiques. Ces transitions ont ébranlé les fondements de la famille, de nos politiques collectives, et cela on y assiste dans le monde développé et dans le monde en développement. » Il a évoqué les défis de notre époque : les inégalités économiques, le terrorisme, les migrations de masse, tout en soulignant que le monde est beaucoup plus prospère qu’auparavant. La montée des inégalités fait en sorte que beaucoup se sentent dans l’insécurité, selon lui. Barack Obama a noté que le monde était beaucoup plus interconnecté qu’avant, mais qu’Internet donnait également plus de pouvoir aux terroristes. Le monde est lié plus que jamais, mais si Internet a la capacité de répandre la connaissance et la possibilité de comprendre les personnes et les pays, il donne aussi la force aux terroristes de propager la haine et la violence.

Daech sera vaincu
Il s’est dit touché par l’attentat de Londres, mais a regretté que « face aux menaces mondiales, nous [soyons] tentés de nous replier sur nous-mêmes ». Barack Obama s’est dit convaincu que Daech (groupe armé État islamique) serait battu un jour, tout en admettant que le terrorisme ne serait pas vaincu du jour au lendemain et que les perturbations mondiales auxquelles nous assistons ne changeront pas du jour au lendemain. Les États-Unis et le Canada ont été des acteurs principaux dans la mise en place d’un nouvel ordre mondial. Tout au long de ces 70 ans, cet ordre international a fait plus qu’empêcher une troisième guerre mondiale, a-t-il affirmé. La pauvreté a diminué de moitié, la qualité de vie s’est améliorée, les droits de la personne ont progressé, avec le mariage entre personnes de même sexe, a-t-il énuméré. « Dans la prochaine génération, nos enfants, vos enfants seront main dans la main dans la diversité ». Constatant une tendance de certains pays à s’isoler en ces temps d’insécurité, de bouleversements économiques et de changements climatiques, il a affirmé que « la peur [devrait] être remplacée par l’espoir ». Quand nous dirigeons avec l’espoir plutôt qu’avec la peur, nous sommes capables de grandes choses. Les inégalités sociales sont une menace à la paix et à la démocratie, a estimé M. Obama. Il est d’avis que les pays développés doivent soutenir les moins nantis. « Il faut combler l’écart entre les pays riches et les pays pauvres. Si les pays les plus riches ne viennent pas en aide aux pays les plus pauvres, la stabilité va s’effondrer dans le temps, et tout le monde sera touché par cet effondrement ».
La lutte contre les inégalités sociales doit demeurer une lutte collective.

Déçu par l’abandon de l’Accord de Paris
Barack Obama a abordé un thème qui lui est cher, celui de l’environnement, sans jamais prononcer le nom de son successeur à la Maison-Blanche. « Je suis déçu de la décision de l’administration actuelle de se retirer de l’Accord de Paris », mais il a souligné que des actions avaient déjà été prises et qu’on n’allait pas renverser la vapeur. Les investissements réalisés par les entreprises dans les énergies propres se poursuivront, a-t-il affirmé. « Je m’intéresse vivement au réchauffement planétaire, car j’ai des filles et que je serai grand-père, c’est un défi intergénérationnel et si nous n’agissons pas aujourd’hui, ce sera plus difficile pour les générations suivantes ». « À Paris, nous nous sommes rassemblés autour de l’entente la plus ambitieuse de l’histoire pour combattre les changements climatiques. Une entente qui, même dans l’absence temporelle d’un leadership américain, va tout de même donner à nos enfants une chance de s’en sortir ». L’ancien président américain note des changements aux États-Unis et ailleurs ont déjà été constatés et que, au cours des huit années qu’il a passées à Washington, les énergies vertes ont pris de l’ampleur, l’éolien ayant triplé et l’énergie solaire ayant été multiplié par 10. Le coût de l’énergie propre est devenu comparable au coût de l’énergie fossile, se réjouit-il.

Happy
Happy
0 %
Sad
Sad
0 %
Excited
Excited
0 %
Sleepy
Sleepy
0 %
Angry
Angry
0 %
Surprise
Surprise
0 %

Average Rating

5 Star
0%
4 Star
0%
3 Star
0%
2 Star
0%
1 Star
0%

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Previous post Tennis : La grande championne Margaret Court : “le tennis est rempli de lesbiennes”
Next post Chronique d’une interminable guerre civile