Ces députés français issus de l’immigration africaine

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Au soir du second tour de l’élection législative en France, plusieurs députés issus de l’immigration africaine ont été élus, souvent pour la première fois. Ces députés sont originaires du Togo, du Sénégal, du Maroc, du Gabon, de Tunisie ou encore des Comores.

9 portraits
Un point commun : attachement à leur double culture.

Patrice Anato, de Lomé au Palais Bourbon
Homme marié de 41 ans, Patrice Anato est né le 14 mars 1976 à Lomé au Togo. Habitant de Noisy-le-Grand, il y est membre du conseil citoyen. Nanti d’une formation de juriste, il finit par lancer son entreprise de consulting en Transaction de fonds de commerce.

Franco-togolais
Novice en politique, Patrice Anato dit s’être engagé après avoir entendu le discours d’Emmanuel Macron, et sa volonté de mettre le citoyen au cœur de l’action politique. C’est donc sous la bannière de la République En Marche qu’il s’engage et participe aux élections législatives des 4 et 18 juin 2017. Dimanche soir, lors du second tour de l’élection législative, il est élu député de la troisième circonscription de Seine-Saint-Denis avec 57,09 %. Le nouveau député devance Dominique Delaunay, candidate pour le compte de la France insoumise. Déjà largement en tête lors du premier tour avec 39,7 %, Patrice Anato vient confirmer l’implantation progressive du Mouvement La République En marche en Seine-Saint-Denis remportée par Emmanuel Macron au 2nd tour, après avoir été au coude à coude avec Jean-Luc Mélenchon au tour précédent. Après l’annonce des résultats, dans son allocution, le député marcheur a donné le ton et mis l’accent sur les principaux aspects de son engagement. « En m’élisant aujourd’hui, les habitants de la circonscription ont fait le choix du changement. Dès demain, je prendrai contact avec les élus des quatre villes. Je serai exigeant avec moi-même et à l’Assemblée nationale. Je m’engage devant vous à la pugnacité. » A-t-il déclaré !

Mounir Mahjoubi, le franco-marocain qui a défait Jean-Christophe Cambadelis
Franco-marocain

C’était l’une des circonscriptions les plus observées des élections législatives en France. Le député sortant et Premier secrétaire du parti socialiste Jean-Christophe Cambadelis, affrontait au 1er tour, entre autres, Mounir Mahjoubi, le secrétaire d’État au numérique et soutien de la première heure d’Emmanuel Macron. Après 2 tours de scrutin, le franco-marocain, Mounir Mahjoubi, l’a emporté.
Né à Paris, dans une famille ouvrière marocaine dont les parents ont immigré en France, Mounir Mahjoubi fut syndicaliste au sein de la CFDT. Proche du parti socialiste, il avait été nommé par François Hollande président du Conseil national du numérique en 2016. Il quitte ce poste en 2017 pour soutenir Emmanuel Macron, alors candidat à l’élection présidentielle. Pendant la campagne, il a conseillé Emmanuel Macron sur les stratégies numériques. Reconnaissant, le nouveau président français l’a nommé dans le premier gouvernement du quinquennat.
Élu député pour la première fois, Mounir Mahjoubi devrait cependant conserver sa place au sein de la nouvelle équipe gouvernementale française qui pourrait être annoncée ce mercredi.

Danièle Obono, la seule ‘‘insoumise’’ élue députée à Paris
Franco-gabonaise

Née en 1979 au Gabon, de nationalité franco-gabonaise, Danièle Obono est la fille de Martin Edzodzomo Ela (un homme politique gabonais) et d’Hortense Simbou Mbadinga aujourd’hui décédée. Bibliothécaire et militante associative, elle est justement arrivée en politique par le mouvement altermondialiste et a été récemment naturalisée française. Le 18 juin 2017, Danièle Obono a été élue députée à l’Assemblée nationale française pour « La France Insoumise » de Jean Luc Mélenchon dont elle est très proche. Danièle Obono est la deuxième personnalité d’origine gabonaise qui siège à l’Assemblée nationale française après Jean Hilaire Aubame. Elle veut inscrire sa politique, entre autres, dans de l’égalité et de la lutte contre les discriminations dans les quartiers populaires. Elle a notamment milité pour le vote des étrangers en France. Danièle Obono, faut-il le rappeler, est la fille d’Edzodzomo Ela, un opposant historique et insoumis au régime Bongo depuis plusieurs décennies. En aout et septembre 2016, elle avait soutenu la résistance de la diaspora gabonaise contre le pouvoir d’Ali Bongo. Il lui appartient maintenant de défendre les intérêts du peuple français au parlement.

Laetitia Avia, avocate d’affaires devenue députée
Franco-togolaise

À 31 ans, la Française d’origine togolaise Laetitia Avia fait son entrée au Palais Bourbon. Élue députée de la 8ecirconscription de Paris pour La République en Marche (LREM), son score au second tour n’est pas passé inaperçu. En effet, avec près de 65% des suffrages recueillis, elle réalise le score le plus important obtenu par un candidat dans la ville de Paris. Laetitia Avia s’est engagée auprès d’Emmanuel Macron dès le lancement d’En Marche, le mouvement qui l’a porté à la présidence. Au départ sans ambition politique personnelle, elle a été poussée à se présenter alors qu’elle siégeait à la commission d’investiture du mouvement. D’abord hésitante, elle a fini par franchir le pas et ce fut un pari gagnant. Née en France de parents togolais, elle fait partie de la « France du mérite ». Issue d’un milieu modeste (elle a grandi à Saint-Denis en région parisienne), elle se distingue par ses bons résultats scolaires et atterrie à Sciences-Po après son Bac avant de devenir avocate d’affaires. Son investiture comme candidate l’a fait devenir une icône médiatique de son mouvement politique. Désormais élue, elle devra voter les lois de la République française et aider Emmanuel Macron à faire avancer ses réformes.

Sira Sylla, avocate issue des milieux associatifs
Franco-sénégalaise

Sira Sylla a été élue députée de la 4e circonscription de Seine-Maritime avec 60.73% des suffrages (19?271 voix). La candidate de La République En Marche (REM) est ainsi parvenue à battre son rival du Front national (FN) Nicolas Goury qui a obtenu 39,27?% des suffrages (12?461 voix). Âgée de 37 ans, Sira Sylla est née à Rouen en Seine-Maritime au sein d’une famille modeste. Elle a passé une bonne partie de son enfance à Saint-Étienne-du-Rouvray. Venu du Sénégal, son père était chauffeur d’autobus. Pour aider la famille, sa mère n’a cessé d’enchaîner les petits boulots. À côté de cela, elle devait élever ses onze enfants. Avocate en droit du travail, la nouvelle députée de la 4e circonscription de Seine-Maritime a fait des études de droit à Rouen puis une école d’avocats à Lille. Pour financer ses études, elle a été contrainte de travailler dans un fast-food, puis comme assistante d’éducation dans une école. Très engagée, elle a œuvré au sein de plusieurs associations à l’image du Secours populaire.

Amal Amélia Lakrafi, députée des français de l’étranger
Franco-marocaine

Âgée de 39 ans, Amal Amélia Lakrafi est la candidate du parti « La République En Marche » remporte 71,25% des voix dans la 10e circonscription des Français de l’étranger (Afrique et Moyen-Orient) à l’issue du second tour des élections législatives. Originaire du Maroc, Amal Amélia Lakrafi est la fille d’un artisan tailleur et d’une mère femme au foyer. Elle est par ailleurs mère d’une adolescente de 17 ans et une entrepreneure aguerrie. Après des études supérieures d’expertise comptable, elle poursuivit également une formation à l’Institut National des Hautes Études Sécurité (INHESJ à l’École Militaire) et devient experte en Intelligence Économique, Sécurité et Sureté des entreprises. Elle est à la tête des sociétés AZGUARD CSI – Cyber Sécurité et Intelligence. Elle est également cofondatrice du groupe de réflexion Éthique et Développement Durable, GE2D UATI à l’UNESCO.

Jean François Mbaye, l’ancien Dakarois représentera le Val-Marne à l’Assemblée
Franco-sénégalais

Né à Dakar au Sénégal le 1er janvier 1979, Jean François Mbaye est désormais député du Val-Marne sous l’étendard de La République en Marche. Marié et père de deux enfants, le député marcheur est juriste en droit de la santé et il enseigne à Paris 8. Jean François Mbaye arrive en France en 1998, après l’obtention de son baccalauréat littéraire dans la capitale sénégalaise. C’est à Perpignan qu’il s’installe pour ses études en droit. Il obtiendra finalement une maitrise en droit, puis son Master 2 en droit de la santé, médical et médico-social, à l’Université Paris 8. Il finira d’ailleurs comme chargé de cours dans cette université. Candidat aux législatives, il termine en tête des deux tours avec un score le score de 52,6 % des voix, au second, devançant l’insoumis François Cocq , dans cette circonscription qui a vu pourtant la victoire de Mélenchon au premier tour de la présidentielle d’avril dernier. Sonia Krimi, non investie par En Marche, elle finit par battre le candidat que le mouvement lui oppose.

La franco-tunisienne Sonia Krimi
Krimi Sonia nait à Tunis (Tunisie) en 1983. Elle est la fille d’un magasinier chez Peugeot et d’une mère au foyer. Elle grandit entourée de ses parents, ses quatre sœurs et sa grand-mère. C’est en 2005 qu’elle s’installe en France et obtiendra la nationalité 2012. Docteur en Gestion, titulaire d’un Master en Management, Finance et Contrôle stratégique et un second Master en Commerce international, elle travaille dans un premier temps à la fonction publique, avant de se convertir dans le privé en 2012, notamment dans l’industrie nucléaire. Novice en politique, elle intègre en fin 2016 le mouvement La République En Marche d’Emmanuel Macron. Cependant, elle n’est pas investie pour les législatives. La députée d’origine tunisienne ne se décourage pas pour autant et c’est finalement sous la bannière de la Majorité présidentielle qu’elle se porte candidate. À l’issue du premier tour des législatives, elle est devancée par le candidat en marche Blaise Mistler. Elle obtient 16,89 % contre 23,76 % pour celui qui lui avait été préféré pour l’investiture à Cherbourg. Au final, elle parvient à inverser la tendance et est élue députée de la circonscription de Cherbourg (Manche), avec 60,93 % des voix dimanche dernier.

Saïd Ahamada, le funambule franco-comorien
Franco-comorien

Saïd Ahamada a été élu le 18 juin député de la 7e circonscription des Bouches-du-Rhône, devenant ainsi le premier franco-comorien à siéger au palais Bourbon. Né en 1972 à Saint-Denis de la Réunion, Saïd Ahamada a d’abord adhéré au MoDem de François Bayrou en 2007, avant de rejoindre Europe Écologie Les Verts (EELV) en 2012, puis de se faire élire sur une liste d’arrondissement du parti socialiste en 2014. Il rejoint le mouvement d’Emmanuel Macron en 2016. Titulaire d’un Master en Finance, il a notamment travaillé pour la Caisse des Dépôts et de Consignation (CDC), tout en restant très impliqué auprès de la communauté comorienne de France.

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