Bouteflika jette enfin l’éponge

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L’Algérie tourne une importante page de son histoire avec le départ du président Abdelaziz Bouteflika de son poste. Le chef de l’État a annoncé, mardi 2 avril, sa démission avec effet immédiat. Au regard de la Constitution algérienne, c’est le président du Conseil de la nation, l’équivalent du Sénat, Abdelkader Bensalah, qui est chargé d’assurer l’intérim.

Selon la Constitution algérienne, le président du Conseil de la nation est chargé avec le gouvernement de gérer les affaires courantes du pays et d’organiser les élections sous trois mois.

Le problème, c’est que l’actuel président, Abdelkader Bensalah, âgé de 77 ans, est une personnalité honnie, symbole de ce régime dont la rue ne veut plus. L’option d’une transition gérée par des figures du pouvoir est catégoriquement rejetée par la contestation populaire.

Qui donc pourrait assurer cette transition ? Avant la démission d’Abdelaziz Bouteflika, des sources proches du pouvoir évoquaient la possibilité qu’une autre personnalité soit nommée à la tête du Conseil.

Une transition hors du « système »

Mais certaines voix de l’opposition rappellent leur exigence d’une transition qui ne soit pas menée par l’entourage de Bouteflika, quitte à ne pas respecter la Constitution.

C’est l’avis de Chafaa Bouaiche, député du parti d’opposition FFS : « On n’en peut pas avec le système actuel, avec la fraude électorale, avec tous les trafics, avec les verrouillages des champs d’expression et espaces d’expression, on ne peut pas organiser une élection présidentielle dans trois mois. Si on organise une élection présidentielle dans trois mois, on va arriver au même résultat qui a fait que Bouteflika en 1999 a été imposé à l’armée. Il faut qu’il y ait un dialogue. Les Algériens revendiquent une période de transition qui soit gérée par des personnalités, des partis politiques autonomes, des personnalités de la société civile et des gens choisis par le peuple algérien et non pas imposés comme d’habitude par le pouvoir. »

Dans les rangs des manifestants, les appels se multiplient pour dissoudre le Conseil de la nation, l’Assemblée des représentants du peuple et le gouvernement. « Le mouvement populaire veillera à ce que les hommes du pouvoir ne dirigent pas la période transitoire », affirme un jeune activiste. Selon les protestataires, il faut former un Conseil constitutionnel indépendant ou une Assemblée constituante qui conduira la période transitoire et qui organisera les élections. Et mettre en place d’un groupe de personnalités issues de la société civile pour gérer la transition.

Cette dernière doit par ailleurs être nécessairement plus longue que trois mois pour avoir le temps de réviser la loi électorale mais aussi le fichier électoral et organiser des élections vraiment transparentes, les quatre derniers scrutins ayant été phagocyté par le régime en place.

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