Eleves en vacances-paysans en voyage

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Si pour le redémarrage des cours prévu le 2 juin les enseignants sont transportés dans des bus, le gouvernement n’a rien prévu pour les milliers d’élèves qui ont profité de la fermeture des écoles pour aller en vacances.

Au lendemain de la fermeture des classes, certains élèves sont partis en vacance. Beaucoup d’entre eux qui fréquentent des écoles de Dakar, sont partis en vacance à Thies, Kaolack, Ziguinchor etc. D’autres qui font leurs apprentissages dans des localités de l’intérieur du pays, se sont retrouvés dans d’ autres régions ou à Dakar. En effet, loin de leurs établissements qui rouvrent le 2 juin, comment vont-ils faire pour rejoindre leurs écoles. Dans un contexte d’état d’urgence où il n’est pas possible de se déplacer d’une région à une autre, le gouvernement a mis à la disposition des enseignants, des bus pour assurer leur transport à leurs lieux de service. Si pour les enseignants, des couacs qui se sont fait jour et les réticences de certains syndicats, n’ont pas empêché le processus de continuer son cours, pour les apprenants qui sont en dehors des régions qui abritent leurs écoles, rien n’est encore prévu pour leur transport. Si l’on sait qu’ils sont des milliers en classe d’examen qui doivent reprendre le 2 juin, la solution des bus pourrait ne pas être la bonne. Et si rien n’est fait pour eux, ils pourraient ne pas pouvoir se présenter à date échue pour suivre les cours. Pour Babacar Mbaye Ngaraf, qui est enseignant de profession, « le gouvernement doit trouver une solution pour le transport de ces élèves. Ils ne faut pas les laisser en rade parce qu’ils ne sont pas en mesure de rallier leurs écoles», souligne t-il. Sur les difficulté du transport en vue de cette ouverture, le président de l’Alliance Sauver le Sénégal ( ASS) nous apprend qu’avec les mesures de distanciation dans les transports en commun, voyager d’un département à l’autre dans une même région, est un casse têté. Pour preuve, Mbaye Ngaraf révèle que pour rallier Kaolack à Nioro distant de 55 kilomètre, il faut débourser 10000 frs pour le trajet. Mais au-delà du cas de l’ouverture des classes, Mbaye Ngaraf évoque également celui pressant des travailleurs agricoles qui sont à Dakar et qui ne peuvent retourner à leurs villages. « L’heure est au défrichage des champs. S’ils ne peuvent pas partir, ils ne pourront pas cultiver » plaide l’activiste qui pense aussi aux transporteurs inter urbains bloqués un peu partout dans le pays, qui ne peuvent pas rejoindre leurs domiciles à cause de l’état d’urgence. « Qu’il s’agit des jeunes du monde rural qui ont perdu leur travail à Dakar ou des transporteurs au chômage, certains d’entre mendient pour vivre » renseigne Mbaye Ngaraf qui martèle : « il ne faut pas que la pandémie engendre plus de décès liés à la faim qu’au coronavirus ». Pour le président de l’ASS « si tout le monde est d’accord pour un plan de riposte à la pandémie, il doit être accompagné d’un plan de réponse humanitaire pour éviter une catastrophe sociale ».

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