Credibilite de la justice Senegalaise

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Dans une lettre réponse à une demande d’explication qui lui a été servie par le premier président de la Cour d’Appel de Kaolack, le magistrat Ousmane Kane, le juge Yaye Amadou Dia a porté sur lui de graves accusations qui interpellent l’inspection générale de l’administration de la justice ( Igaj). Si une enquête est attendue du côté de cette administration, c’est pour la crédibilité de la justice Sénégalaise qui est entrain de prendre un sacré coup.

Tant que les critiques de la justice Sénégalaise émanaient des seuls justiciables, il y’aura toujours des doutes. Mais quand un magistrat en vient à porter d’aussi graves accusations sur son collègue d’ un niveau aussi élevé dans la hiérarchie, c’est la crédibilité de la justice qui est remise en cause. Le magistrat Yaya Amadou Dia a dit des choses sur le premier président de la cour d’appel de Dakar qui remettent en cause la crédibilité de l’institution judiciaire. Il révèle détenir les preuves de ce qu’il a dit, tout en se disant prêt à se mettre à la disposition de l’autorité. De son côté réfutant les accusations contre lui, le magistrat Ousmane Kane a tenu une conférence de presse pour les démentir. IL déclare n’avoir pas porté sa démission au niveau de la presse et renseigne avoir saisi la chancellerie pour que la vérité éclate. Ousmane Kane dit attendre la suite qui sera réservée à cette affaire, sans quoi, il prendra ses responsabilités. Des deux côtés antagonistes à cette affaire, l’on bombe le torse et demande à ce que la lumière soit faite. L’opinion qui suit de près, n’en réclamé pas moins.

Ousmane Kane a eu une première polémique avec le secrétaire général du Sytjust, Me Aya Boun Malick Diop à qui il a servi une demande d’explication, puis avec l’Ums sur l’affectation de Ngor Diop, président du tribunal d’instance de Podor et maintenant avec Yaya Amadou Dia sur la libération d’un criminel condamné à perpétuité pour meurtre et acte de barbarie. Tout le monde attend et espère que cette affaire sera tirée au clair par l’inspection général de l’administration de la justice.

En effet, il revient à cette inspection plus connue sous le nom d’Igaj de veiller à une bonne administration de la justice. C’est à elle également d’assurer, entre autres, le suivi de toutes les procédures. Au Sénégal, la justice n’a pas bonne presse au niveau de l’opinion. Son indépendance est souvent décriée. Or, pour être juste, la Justice doit correspondre à ce que veulent les citoyens. Soit elle reste une autorité au niveau de la Constitution, soit elle reste un réel pouvoir constitutionnel indépendant. Mais dans le premier comme le second cas, elle doit faire preuve de fermeté dans l’application des lois votées par le Parlement, tel que le souhaitent les Sénégalais,. L’indépendance sans responsabilité et sans contre-pouvoir conduit au renforcement d’une mauvaise opinion sur la justice et de pratiques qui seront toujours dénoncées.