Fin d’un premier mandat de 4 ans au Ghana

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Le 7 décembre prochain, les Ghanéens seront appelés à élire leur président pour les quatre prochaines années. Comme en 2016, un match entre deux hommes monopolisera le feu des projecteurs : Nana Akufo-Addo vs John Dramani Mahama. Cependant, le contexte est cette fois différent. S’il avait été élu avec une étiquette d’opposant venu changer la donne, le président sortant âgé de 76 ans doit désormais défendre son bilan. Il avait promis au Ghanéens une révolution économique. Elle a bien été lancée, avec un réel succès. Mais maintenant il va falloir en payer l’addition.

Une croissance économique revitalisée

Lorsque Nana Akufo-Addo arrive au pouvoir début 2017, le Ghana fait face à un essoufflement de son économie. En effet, alors qu’entre 2000 et 2013 le pays affiche une croissance moyenne de 6,6%, celle-ci s’effondre brutalement. D’après les données du FMI, la croissance passe ainsi de 7,1% en 2013, à 2,8% en 2014, puis à 2,1% en 2015, avant de remonter légèrement à 3,4% en 2016. Pendant ce temps, les difficultés fiscales et macroéconomiques s’accumulent. Le déficit budgétaire peine à être contrôlé et l’inflation atteint des niveaux records alors que la dette continue de s’accroître.

La croissance bondit à 8,1%, dès la première année d’Akufo-Addo à la tête du pays.

Promettant de donner un second souffle à l’économie, Nana Akufo-Addo prend les choses en main et décide, dès le début de son mandat, d’opter pour la rigueur. Grâce à cette stratégie, l’Etat réduit grandement son déficit budgétaire qui passe de plus de 9% en 2016, à 5,3% en 2017, et se maintient au tour des 4,5% jusqu’en 2019. Afin de mieux gérer les finances publiques, le chef de l’Etat fait adopter le « Fiscal Responsibility Act », dont l’un des objectifs est de maintenir le déficit budgétaire en dessous des 5% du PIB.

Grâce à cette économie dynamisée, le Ghana figure très vite parmi les dix pays ayant la croissance la plus rapide au monde.

Grâce à cette stratégie qui s’accompagne d’un plan d’investissement, dans les infrastructures et les hydrocarbures notamment, la croissance bondit à 8,1%, dès la première année du président Akufo-Addo à la tête du pays, avant de se stabiliser à un peu plus de 6% en 2018 et 2019. Après des années de déficit, la balance commerciale redevient positive dès 2017. Grâce à cette économie dynamisée, le Ghana figure très vite parmi les dix pays ayant la croissance la plus rapide au monde.

Cette amélioration s’accompagne d’une baisse progressive du niveau de l’inflation que les nouvelles autorités décident de maintenir entre 6% et 10%. De 17% en 2015 et 2016, la tendance à la hausse des prix a ainsi ralenti à 12,5% en 2017, puis à 9,8 et 7,1% en 2018 et 2019, selon le FMI.

Des investissements pour accélérer la relance du secteur industriel

Si les chiffres de la croissance sont effectivement favorables au président Nana Akufo-Addo, excepté l’année 2020 marquée par la pandémie de Covid-19, le président sortant a surtout souhaité placer son mandat sous le signe de l’industrialisation. Pour accélérer la relance du secteur industriel ghanéen, le chef de l’Etat a établi un plan en 10 points, baptisé « The 10 Point Agenda ».

Celui-ci s’articule autour d’un programme national de dynamisation industrielle (consistant à accorder des financements à certaines entreprises en difficulté) ; un programme concernant les industries stratégiques et un programme de construction de parcs industriels et de zones économiques spéciales. Il se base également sur une stratégie de développement des PME, un plan de développement des exportations, un programme d’amélioration de l’infrastructure nationale du commerce de détail. A ceci s’ajoutent des réformes sur la réglementation du secteur des affaires, une stratégie sur le développement de la sous-traitance industrielle et enfin un plan d’amélioration du dialogue entre les secteurs public et privé grâce à la mise en œuvre d’un « Business Summit » annuel.

Cependant, c’est le programme « One District-One Factory » (1D1F) qui est l’initiative phare de ce projet. Dans le cadre de ce programme, le président Akufo-Addo s’est en effet engagé à doter chacun des 260 districts du pays d’une usine. L’objectif est de transformer les nombreuses matières premières dont dispose le pays, mais qu’il exporte de façon brute, sans valeur ajoutée, ce qui engendre un manque à gagner important pour l’économie nationale.

 

 

 

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