Grâce à des criminels-violeurs

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La plupart des malfaiteurs arrêtés sont souvent des repris de justice, qui ont bénéficié d’une grâce ou d’une remise de peine. Si la grâce permet à des hors la loi de s’amender et de ne plus recommencer, l’accorder à des criminels qui ne s’adoucissent pas, peut décourager les forces de l’ordre qui les arrêtent, dès fois au prix de leur vie.

Au Sénégal comme partout ailleurs dans la sous- région, où l’insécurité peine à être endiguée, la justice n’est pas très coriace contre les malfaiteurs qui reprennent le chemin de la délinquance en étant facilement libérés avec la grâce ou la remise de peine. Si à Dakar et dans d’autres grandes villes du pays, le banditisme y gagne du terrain, il est souvent l’œuvre de repris de justice qui ont recouvert la liberté par la grâce. Dans les cas d’agression, de trafic de drogue et de vol qui sont légion ces temps ci, à chaque fois que les forces de l’ordre parviennent à mettre la main sur les auteurs, beaucoup d’entre eux sont déclarés comme étant déjà connus de leurs fichiers. Dans des quartiers qui renouent avec la violence comme Grand Yoff, les limiers n’ont jamais cédé un mètre de la zone aux délinquants qu’ils parviennent à mettre hors d’état de nuire. Mais le problème, c’est qu’avec la grâce, beaucoup d’entre eux ressortent de prison très rapidement pour venir les narguer et même dés fois les menacer.

Ah oui ! Certains policiers sont menacés de morts par des criminels élargis de prison par la grâce. Ce qui est démotivant et décourageant. En tout cas dans ce quartier de la capitale, si le banditisme reprend du terrain, les délinquants graciés y ont une large part. Autant dire qu’à propos de la recrudescence de l’insécurité, la justice y a une part de responsabilité.Preuve que les forces de l’ordre ne laissent pas les malfaiteurs dicter leur loi aux honnêtes citoyens, à chaque fois qu’un cas de meurtre est déclaré, l’auteur ou les auteurs sont mis aux arrêts dans un bref délai pour être remis à la justice. On se rappelle du meurtre d’ Ibrahima Kane du nom de ce jeune élève froidement tué au croisement de Liberté 6.

Le chef du gang, Djiby Sakho venait d’être élargi de prison après avoir été coincé et déféré pour trafic de drogue par les mêmes éléments qui l’ont arrêté. De nos jours, à Dakar, tous les coins sont devenus des zones de prédilection de gangs armés. L’insécurité a gagné du terrain et les agressions sont redevenues monnaie courante. Presque tous les jours, dès la tombée de la nuit et parfois en plein jours, des crapules sortent de leurs tanières, armés de couteaux ou de coupe- coupe pour commettre des méfaits. Ils s’attaquent aux femmes qui osent porter leurs parures ou tenir leurs sacs à main dans la rue. Celles qui tentent de leur opposer une résistance, risquent de rentrer avec des membranes sectionnés ou le corps en feu. Les voyageurs qui empruntent certains axes sont aussi des victimes potentielles de ces agressions. Tout le monde prie le ciel pour ne pas croiser ces gus de plus en plus nombreux et sanguinaires..

La plupart sont connus des forces de l’ordre qui leur mettent la main dessus. Ce n’est donc pas à ce niveau que se trouve le problème. Ce qu’il faut revoir, c’est la facilité déconcertante avec laquelle des malfaiteurs parviennent à obtenir la liberté par le bais de la grâce. A propos de cette possibilité accordée à un détenu pour recouvrer la liberté avant le terme de sa condamnation, elle est l’œuvre de la direction des affaires criminelles et des grâces. C’est ce service du ministère de la justice qui choisit les détenus à gracier avant de faire parvenir la liste au président de la République qui ne fait qu’y apposer sa signature.