Contrat avec la société russe Wagner

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Depuis l’annonce d’un accord imminent entre les nouvelles autorités de Bamako et la société privée Wagner pour faire face au Terrorisme, c’est un vent de panique du côté de l’Élysée qui, il y’a quelques mois, décidait de réduire drastiquement ses effectifs militaires au Mali. Après le monsieur Afrique du Quai d’Orsay Christophe Bigot, l’implication de certains chefs d’état de la Cedeao, c’est là ministre de La Dépense Florence Parly qui est à Bamako pour faire entendre raison au Colonel Assimi Goïta. La ministre obligée de supplier Bamako de renoncer à avoir recours à la société paramilitaire russe.

La ministre française des armées, Florence Parly, est arrivée, lundi 20 septembre, au Mali, où le gouvernement de transition dominé par les militaires envisage de s’adjoindre les services de la société paramilitaire russe Wagner. Un choix qui suscite des tensions avec Paris, qui réduit sa présence militaire dans le pays.

« Mon objectif est de parvenir à clarifier la position des autorités maliennes et de réitérer des messages », a expliqué la ministre avant de rencontrer, lundi, son homologue malien, le colonel Sadio Camara. « On ne va pas pouvoir cohabiter avec des mercenaires », a-t-elle prévenu.Un recours à Wagner pour former les forces armées maliennes et assurer la protection des dirigeants serait « incompatible » avec le maintien au Mali des troupes françaises, qui combattent depuis huit ans les djihadistes au Sahel, avait déjà prévenu, mardi, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian.

La sulfureuse société privée russe, soupçonnée d’appartenir à un homme d’affaires proche du Kremlin, Evgueni Prigojine, a déjà conclu en 2018 un contrat avec la République centrafricaine, où elle est accusée d’exactions et de pillage des ressources minières et douanières.

Mais le gouvernement malien a rétorqué, dimanche, dans un communiqué, qu’il ne permettrait « à aucun Etat de faire des choix à sa place et encore moins de décider quels partenaires il peut solliciter ou pas ». « Il y a des partenaires qui ont décidé de quitter le Mali pour se replier sur d’autres pays, il y a des zones qui sont abandonnées », avait fait valoir, jeudi, le premier ministre Choguel Kokalla Maïga.

Alors que Paris annonce une réduction des effectifs et des attaques ciblées, Bamako veut une solution militaire

Les négociations entre la junte et Wagner interviennent, en effet, au moment où la France a entamé une réorganisation de son dispositif militaire au Sahel au profit d’une présence resserrée, centrée sur les frappes ciblées contre les chefs et cadres djihadistes et l’accompagnement des armées locales.

Les militaires français doivent quitter d’ici la fin de l’année les bases de Kidal, Tessalit et Tombouctou, dans le nord du Mali, et le nombre de troupes françaises déployées au Sahel devrait passer de plus de 5 000 hommes actuellement à « 2 500 ou 3 000 » d’ici 2023, selon l’état-major.

Outre le dossier Wagner, les autorités françaises s’inquiètent du peu d’empressement des colonels à organiser des élections pour rendre le pouvoir aux civils en février 2022. « Les dirigeants maliens veulent probablement prolonger la transition en dépit des engagements pris auprès de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) », craint-on à Paris.

« La France ne s’en va pas », précise Florence Parly

Dimanche, Florence Parly avait débuté sa tournée sahélienne par une halte à Niamey, où elle a rencontré le président nigérien Mohamed Bazoum et son ministre de la défense Alkassoum Indatou afin d’évoquer la transformation du dispositif militaire français.

Au Niger, la base aérienne projetée française de Niamey devrait prendre plus d’importance dans les mois à venir, sous réserve de l’accord du pays hôte, avec « des capacités de combat qui nous permettront d’intervenir dans toute la région », explique-t-on au ministère des armées.

Cette emprise de Niamey, où sont déployés 700 militaires français, accueille actuellement 6 avions de chasse et 6 drones armés français non loin de la zone dite des « trois frontières », aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso.

Dans cette région régulièrement touchée par des attaques contre des civils et des militaires, la présence de groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ou à l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS) s’est greffée sur des tensions qui existent de longue date entre communautés.

Dimanche, Florence Parly a tenu à rassurer sur la poursuite des efforts français au Mali, et plus largement au Sahel, malgré la réduction en cours des effectifs, alors que le départ américain d’Afghanistan fin août s’est soldé par le retour au pouvoir des talibans.

« La France ne s’en va pas », elle « maintiendra son engagement pour accompagner les forces armées sahéliennes », a-t-elle souligné. « La situation reste précaire, nous savons que c’est un long combat. »

 

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