CAN 2021

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L’avant-centre de 32 ans est le meilleur buteur de la sélection des Comores, qualifiée pour sa première CAN, mais aussi le meilleur buteur étranger de l’histoire du championnat serbe où il évolue depuis trois ans avec l’Étoile rouge de Belgrade. Portrait d’un homme discret, qui a le sens de la famille.

« Ben, le grand Ben ! », « El Fardou c’est mon chouchou », « Ben c’est un grand frère ». Chouchou pour les uns, grand frère pour les autres, Ben El Fardou est devenu le héros d’un peuple, un soir de novembre 2020, en marquant face au Kenya un but décisif pour la qualification à la CAN. « À ce moment-là j’ai ressenti de la fierté, concède-t-il d’une voix timide. J’étais heureux d’avoir accompli tout ce chemin et d’avoir choisi la sélection. »

Car celui que tout l’archipel des Comores applaudit est né en France, à Mayotte, quatrième île historique des Comores mais département français. L’attaquant est ensuite formé au Havre et rêve d’équipe de France. Pourtant en 2014, il rejoint Amir Abdou et sa bande pour le début de l’aventure : « Je n’aurais jamais pensé disputer une CAN avec les Comores, c’est fantastique ce qu’il se passe. J’ai trouvé des frères, je ne regrette pas mon choix. »

Un choix qui a forcément ravi Youssouf M’Changama, l’un de ses petits frères du front de l’attaque : « C’est notre meilleur buteur, notre joueur de plus haut niveau, niveau ligue des champions ! Un poison pour les défenses, qui libère des espaces pour ses partenaires. Enfin pour ses frères, c’est une équipe de frères ! »

Une affaire de famille, qui se partage même avec Kassim Oumouri, le commentateur de la télévision nationale comorienne, devenu mascotte de l’équipe : « Quand Ben a le ballon dans la surface, je commence à réfléchir : qu’est-ce que je vais dire s’il marque ? Et là je trouve le mot magique. Ben c’est mon Messi, mon Ronaldo. Moi je l’aime trop ! »

Pas vraiment une superstar El Fardou, mais un buteur international confirmé : 71 buts en 151 matchs avec l’Étoile rouge de Belgrade. Il est également le meilleur buteur de la sélection. De quoi pavoiser, mais lui préfère jouer collectif. « Le plus important, c’est d’avoir un groupe homogène. Moi, je suis un cadre, je joue dans un club un peu plus huppé. Les jeunes viennent me voir. C’est un rôle que je prends à cœur, car quand je suis arrivé en 2014, on était tout petits ! Il n’y avait pas de cadres. Aujourd’hui les jeunes sont mieux encadrés. »

Un accompagnateur, qui a parfaitement rempli son rôle. Le tout en toute discrétion, détaille Youssouf M’Changama : « C’est quelqu’un de très posé, très calme. Son influence n’est pas par la parole. Il est discret, calme, sûr de lui et nous apporte sa sérénité. Ça fait du bien à toute l’équipe. »

Il n’est pourtant pas le seul chouchou de la classe comorienne. Mais même Fouad Bachirou, le milieu de l’équipe nationale, s’incline : « C’est l’un des patrons ! Un grand professionnel, très calme, qui donne l’exemple dans le vestiaire. Ça se voit dans ses échauffements, dans la façon dont il prend soin de son corps. Il prend la parole seulement quand il y a besoin. C’est un super gars, un frère. Il est en grande forme, et on espère qu’il le sera aussi pour notre 1ère CAN. »

Un grand frère qui devra montrer la voie aux petits, face au Maroc au Ghana et au Gabon, pour la première des Coelacanthes dans le grand bain à la CAN en janvier.

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