TRANSITION AU BURKINA

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Le président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) assurant les fonctions de Chef de l’Etat au Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, a procédé, le 8 février dernier, à l’installation officielle de la Commission technique d’élaboration de projet de textes et de l’agenda de la transition. Forte de 15 personnalités issues essentiellement du milieu universitaire et des rangs des Forces armées nationales, cette commission, aux termes du décret qui la crée, a, pour attributions, de « proposer une méthodologie visant à déterminer un consensus solide au sein de la société, orienté vers l’action pour sauver la Patrie, élaborer une proposition de charte de la Transition indiquant les principes, organes, objectifs, orientations stratégiques et modalités concrètes de conduite de la Transition, proposer un agenda assorti d’une durée de la Transition ». Les 15 éminences grises qui se sont aussitôt mises à la tâche après leur installation, disposent de deux semaines pour livrer au maitre de la commande, le produit de leurs réflexions.

Les membres de la Commission doivent se poser les bonnes questions pour obtenir les bonnes réponses

En attendant de voir le remède qui sortira du conclave de ces médecins urgentistes appelés au chevet du grand malade qu’est devenu le Burkina Faso rogné de toutes parts par la lèpre de l’insécurité, l’on ne peut que réaffirmer tout l’espoir qui repose sur les travaux de cette commission qui cristallise tous les regards des Burkinabè qui, jusque-là, préfèrent observer. Tout le mal que l’on puisse donc souhaiter aux commis à la tâche, est qu’ils se montrent à la hauteur des enjeux de la mission qui leur a été confiée. Pour ce faire, les membres de la Commission se doivent de se poser les bonnes questions qui permettront un bon diagnostic de la situation nationale, pour obtenir les bonnes réponses. Même si l’on peut encore épiloguer sur les critères qui ont prévalu à leur choix, l’on peut croire qu’ils répondent tous au profil de l’emploi et qu’ils ont, de ce fait, toutes les armes en main pour non seulement conduire à terme leur mission, mais aussi produire des résultats qui répondent aux aspirations du peuple. Il s’agit aujourd’hui du retour de la sécurité pour permettre de poursuivre le combat pour le progrès et la refondation de la Nation à travers des institutions qui soient en phase avec les valeurs de la société burkinabè.

Mais pour obtenir les résultats escomptés, les experts doivent surtout éviter les écueils qui peuvent entraver la réussite de leur mission. Le premier de ces écueils est la tentative de faire seulement plaisir aux commanditaires de leurs travaux. Certes, la tentation est grande de renvoyer l’ascenseur à ceux qui leur ont fait la confiance en les mettant au-devant de la scène politique nationale mais les commissaires doivent se fixer comme ligne de mire la défense des intérêts de la patrie et du peuple.

La Commission doit allier efficacité et efficience

Le second écueil à éviter est de rester dans des scenarii théoriques et techniques qui ne sont pas ancrés dans les réalités du peuple. C’est un danger permanent qui guette les technocrates alors qu’il est bien évident que les réformes qui n’ont pas d’assises sociales larges, sont vouées à l’échec. C’est pourquoi, tout en évitant les sentiers battus, les membres de la Commission technique d’élaboration de projet de textes et de l’agenda de la transition, doivent imaginer un scénario qui puise dans la riche histoire de notre pays et dans les valeurs et traditions qui fondent notre société, en gardant bien dans l’esprit le souci de la préservation des acquis du peuple. Enfin, ils doivent éviter le piège des partis politiques et des Organisations de la société civile qui vendent généralement les problèmes de la Nation pour se remplir la panse. Tout en mettant en œuvre donc la méthode participative dans l’élaboration de leur diagnostic, les commissaires doivent tout faire pour éviter de se faire prendre dans l’étau des intérêts partisans. L’on garde encore à l’esprit la prise en otage de la transition née de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 par les milieux politiques et dont les conséquences sont, entre autres, la situation d’enlisement actuel du Burkina. Cela dit, la Commission technique d’élaboration de projet de textes et de l’agenda de la transition doit allier efficacité et efficience, c’est-à-dire produire les meilleurs résultats dans les meilleurs délais car, pendant qu’elle cogite, le front de l’insécurité progresse. En effet, les forces du mal progressent dans leurs stratégies d’isolement des zones arrachées à l’autorité de l’Etat. Pour preuve, les installations des communications sont sabotées dans l’unique objectif de pouvoir commettre leur basse besogne. Il est aussi évident que la longue léthargie dans laquelle sommeille l’Administration publique, du fait de l’absence des organes de transition, a un impact négatif sur la conduite et la mise en œuvre des programmes et projets de développement du pays ; toute chose qui peut être aussi récupérée pour alimenter les discours terroristes. Et il est aussi certain que cette situation joue sur les recouvrements des recettes du pays dans un contexte où plus que jamais, l’argent constitue le nerf de la guerre. C’est en raison de toutes ces urgences que l’on souhaite que la commission travaille vite et bien.

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