Zone de conflit à la frontière

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Après le tollé suscité notamment au Sénégal où la presse nationale a été écartée de la couverture des douloureux événements allant de la mort, de la séquestration et de la libération des militaires sénégalais retenus en otage par le chef rebelle Salif Sadio, l’armée gambienne réagit en interdisant tout déplacement sur les lieux du crime. Si la GAF n’a émis de mises en garde comme la Dirpa, elle avertit les journalistes qui tenteraient de se rendre dans la zone de conflit le long de la frontière sud de la Gambie avec le Sénégal de s’abstenir de le faire en raison de problèmes de sécurité mais également, des risques qu’ils encourent.

Quelques jours après la libération des militaires sénégalais retenus en otage par le MFDC à la suite de violents accrochages, la Gambie, territoire sur lequel les soldats ont été déployés, a été vivement critiquée pour n’avoir pas verrouillé la zone des opérations, permettant du coup à Salif Sadio de réussir une grande opération de communication. Pour mettre fin aux déplacements des journalistes dans cette partie du Sénégal, l’armée gambienne a averti que ceux qui ont décidé de se rendre dans la zone de conflit, de s’abstenir de le faire en raison des risques auxquels ils s’exposent sans oublier les problèmes de sécurité.

Cette sortie des hommes du général Yakuba Drammeh fait suite aux reportages des médias sur la situation sécuritaire à la frontière avec le Sénégal où de récents affrontements ont éclaté entre les rebelles séparatistes et les soldats sénégalais qui avaient débouché sur 4 morts et la prise en otage de sept militaires.

Impliquées comme le Commandement de l’ECOMIG dans la libération desdits otages retenus par le chef rebelle Salif Sadio, les Forces armées gambiennes (GAF) ont dit observer avec une grande inquiétude la recrudescence récente dans le contexte des publications, des programmes de radio et de télévision sur des questions sensibles de sécurité qui pourraient  saper le moral des troupes et affaiblir la sécurité nationale et celle des voisins, surtout lorsqu’ils ne sont pas présentés avec précision et soin.

La Gambie rectifie le tir. Si les journalistes gambiens sont couverts par la Loi sur l’accès à l’information, cette mise en garde de l’armée gambienne ne vise-t-elle pas tout simplement la presse sénégalaise, tenue à l’écart durant toute l’opération ?

Pourtant, c’est à partir du territoire gambien que la presse dite internationale a transité pour couvrir la libération des militaires sénégalais retenus en otage et tendre leurs micros à Salif Sadio. Autant Rfi que France 24 continuent d’avoir un libre accès aux coins et recoins du Sénégal à partir de la Gambie, autant, avec cette nouvelle mesure, il est clair qu’une censure est imposée à la presse nationale.

Même s’il est important de souligner que les piliers de la sécurité nationale sont un bien commun et pour tous et chacun, autant l’accès à l’information reste un droit universel. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la Gambia Army Force a tenu à nuancer les menaces brandies.

« Par conséquent, les personnes disposant de plateformes qui rendent compte de questions liées à la sécurité doivent garantir des rapports factuels et équilibrés afin de défendre les idéaux d’un journalisme de qualité et professionnel et ses valeurs éthiques inhérentes que nous chérissons tant. »

Et de poursuivre « L’armée nationale a maintes fois clarifié les problèmes saillants à temps réel ainsi que les efforts nécessaires pour mettre en évidence des faits vérifiables afin d’éviter des narrations et/ou des conclusions prématurées », a déclaré l’armée.

Par conséquent, dans le but d’encourager les opérations médiatiques fondées sur la liberté d’expression tout en maintenant la paix et la tranquillité, les préoccupations ci-dessous sont désormais signalées pour être prises en compte dans les reportages sur la sécurité et les questions sensibles.

«  Désormais la GAF sera plus que disposée à fournir des briefings de sécurité à l’attention des journalistes souhaitant se rendre dans la ceinture générale de Foni. Dans le même ordre d’idées, pour ceux qui traversent encore notre frontière sud avec le Sénégal pour faire des reportages sur des questions liées à l’actualité, il est important d’indiquer que la zone est toujours instable et donc considérée comme une zone à haut risque ».

Selon le porte-parole de l’armée gambienne, « il est fortement déconseillé aux personnes désirant se rendre dans la zone de conflits  d’entreprendre de telles initiatives sans avoir reçu au préalable des informations de sécurité de la GAF concernant la situation en matière de sécurité dans cette zone générale .

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