Maitrise de l’eau : Focus sur le projet « Knowat »

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L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) et l’Etat du Sénégal à travers ses démembrements concernés, ont tenu ce 26 octobre 2022 à Dakar, l’ « atelier national de clôture et de réflexion prospective » du projet projet « KnoWat – Mieux connaître l’eau » qui, selon les acteurs, a permis de renforcer les processus de gouvernance de l’eau au Sénégal.

Partout dans le monde, les pays luttent pour adapter leurs systèmes agricoles et alimentaires aux conditions de pénurie d’eau, de changement climatique et de concurrence accrue entre les utilisateurs de ressources naturelles. C’est pourquoi, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) et ses partenaires que sont la Direction de la gestion et de la planification des ressources en eau (Dgpre), la Société d’aménagement et d’exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal (Saed) et le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr) ont initié, il y a trois ans, le projet dénommé Knowat (Mieux connaître l’eau » pour faire face à la problématique liée à la maitrise de l’eau.

« Ce projet KnoWat revêt d’une importance capitale pour la Fao à cause de nombreuses raisons », indique le coordonnateur sous régional de la Fao pour l’Afrique de l’Ouest et représentant de la Fao au Sénégal qui explique que « selon les tendances et les projections actuelles, la pénurie d’eau devrait augmenter ; ce qui pourrait entraîner malheureusement des tensions et des conflits entre les différents acteurs ».

Pour Dr Gouantoueu Robert GUEI, les petits exploitants, les pasteurs transhumants, les femmes et les jeunes sont particulièrement vulnérables aux changements dans l’accès à l’eau et la disponibilité de l’eau et ont moins de moyens de faire valoir leurs droits à l’eau. C’est pourquoi, dit-il, il est donc crucial de mettre davantage l’accent sur la gouvernance de l’eau pour l’agriculture et la sécurité alimentaire pour faire face à cette pénurie d’eau dans un contexte de changement climatique.

C’est pour répondre à ces défis et produire des connaissances pour éclairer les décideurs maintenant et dans le futur, que la Fao avec le soutien du gouvernement fédéral allemand qui a financé le projet à hauteur de 2,9 millions de dollars pour le Sénégal, le Rwanda et le Sri Lanka, a mis en œuvre ce projet KnoWat « qui a aidé non seulement les producteurs agricoles mais aussi toutes les institutions partenaires à mieux connaître l’eau ».

Ce projet a renforcé les processus de gouvernance de l’eau au Sénégal, à travers divers outils développés afin de faire une évaluation des ressources en eau et une évaluation des options de gestion et d’allocation de l’eau. Ces outils et méthodes ont contribué à la mise en œuvre de ce projet à travers trois composantes, à savoir : la productivité de l’eau ; la comptabilité et l’audit de l’eau et la tenure de l’eau.

Pour l’évaluation de la productivité de l’eau, le projet s’est appuyé sur l’utilisation de l’outil WaPOR, un portail de la FAO qui grâce au libre accès aux données satellitaires dérivées de la télédétection, permet d’accéder aux données géo-spatiales sur les ressources en eau.

Pour la comptabilité et l’audit de l’eau, le projet a mis en œuvre des stratégies de collecte de données pour comprendre le bilan hydrique, y compris l’offre et la demande d’eau, et ses dimensions spatiales et temporelles. Cela permettra de mieux utiliser les informations relatives à l’eau déjà existantes dans le pays.

Pour l’évaluation de la tenure de l’eau, le projet a élaboré un guide technique permettant de collecter et d’analyser aussi bien les données et informations juridiques et institutionnelles que les pratiques locales, coutumières et religieuses qui influencent les activités et les droits liées à l’eau.

Djibril Sall qui a parlé au nom du ministre de l’agriculture, de l’équipement rural et de la souveraineté alimentaire du Sénégal a « remercié le partenaire, en l’occurrence la Fao pour son accompagnement de manière générale de l’Etat dans sa politique de développement et particulièrement dans sa politique agricole qui lui a permis de mettre en œuvre plusieurs projets et d’atteindre des résultats probants ».

Par ailleurs directeur des aménagements et des infrastructures hydroagricoles de la Saed, M. Sall souligne qu’à travers les échanges qu’ils ont eus hier (25 octobre 2022), il est ressorti que certaines structures de l’Etat qui ont des missions régaliennes rencontrent d’énormes problèmes pour pouvoir jouer pleinement leur rôle en termes de connaissance des ressources.

Pour ce qui est du cas de la Direction de la gestion et de la planification des ressources en eau (Dgpre), il relève que par rapport à l’ensemble des prélèvements au niveau des ressources, il y a une bonne partie de l’informe qui l’échappe malgré les efforts qu’elle est en train de déployer. Mais, soutient-il dans la foulée, avec ce projet « Mieux connaitre l’eau », l’espoir est permis pour résorber ce gap.

Du côté de la Saed, il confie qu’il y a eu un accompagnement assez intéressant qui leur a permis, entre autres, de faire une estimation de l’évapotranspiration avec beaucoup plus de précision.

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