Parfum de scandale

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Suite à la décision de supprimer les quotas laitiers en Europe, depuis 2016, les exportations de l’UE vers l’Afrique de l’Ouest d’un lait en poudre de piètre qualité, mélange de lait écrémé et de graisses végétales, ont augmenté de 24%.

Pour faire face à la surproduction de lait – qui plombe les prix pour les producteurs africains- l’Europe et les grands industriels de la filière ont trouvé la solution : l’exporter en Afrique de l’Ouest.

Sauf que ce lait, acheté à bas prix aux exploitants laitiers européens, n’en est plus vraiment quand il arrive sur les rayons du Sénégal, du Burkina Faso et d’autres pays d’Afrique de l’ouest : les boites et bouteilles importés dans cette partie du monde est en fait, un lait écrémé – pour pouvoir fabriquer du beurre dont les prix flambent ! -, puis réduit en poudre, avant d’être ré-engraissé ensuite à l’huile de palme. Une situation catastrophique pour tous les producteurs et notamment, les éleveurs africains qui ne peuvent lutter contre cette concurrence déloyale…

L’Europe se débarrasse donc de sa surproduction de lait en Afrique de l’Ouest, mais la qualité n’est pas au rendez-vous, loin de là !

« Aujourd’hui, avec les cours du beurre qui sont très élevés, les industriels européens vendent le beurre à un prix intéressant sur les marchés et donc on se retrouve avec la poudre de lait écrémé qui a très peu de valeur », explique Benoît de Waegeneer, d’Oxfam Belgique.

Pour s’en débarrasser, les industriels « mettent de la matière grasse végétale, principalement de l’huile de palme pour retrouver un mélange ».

Pourtant, on produit bien du lait en Afrique de l’Ouest. C’est ce que sont venus expliquer une quinzaine de producteurs africains auprès des institutions européennes à Bruxelles, le 10 avril dernier. Ils étaient accompagnés d’éleveurs européens et soutenus par des associations afin de dénoncer la politique laitière menée actuellement de l’autre côté de la Méditerranée. En cause : la surproduction européenne.

« L’Union européenne produit trop de lait, c’est un fait. Mais aucun instrument n’est mis en place pour régler ce problème. Nos représentants préférant exporter ce lait, sous forme de poudre écrémée, vers l’Afrique », dénonce Thierry Kesteloot, d’Oxfam Solidarité.

Face à cette concurrence à bas prix, déloyale, les éleveurs, le plus souvent des femmes, s’en trouvent lésés : le simili « lait » européen est vendu moins de 200 francs CFA contre 400 francs pour le lait local. Et pour cause, l’huile de palme, qui au passage contribue à la déforestation massive coûte douze fois moins cher que la matière grasse laitière. Avec Consoglobe

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