Nomination d’un nouveau premier ministre par Bissau

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Au lendemain de l’annonce par le président bissau-guinéen José Mário Vaz du limogeage du gouvernement d’Aristides Gomes, chargé d’organiser l’élection présidentielle du 24 novembre, le chef de l’État a nommé mardi 29 octobre Faustino Fudut Imbali au poste de Premier ministre. Une décision jugée illégale par la Cedeao.

La confusion règne à Bissau, à quelques jours de l’ouverture de la campagne électorale pour la présidentielle du 24 novembre. Le président José Mario Vaz a nommé mardi l’ancien Premier ministre et ex-ministre des Affaires étrangères Faustino Imbali pour former le nouveau gouvernement, quelques heures après avoir démis le précédent dans un contexte de crise politique chronique.

À 63 ans, Faustino Imbali n’est pas un inconnu : il a déjà dirigé le gouvernement quelques mois en 2001. Il avait auparavant été quelques semaines à la tête de la diplomatie, fonctions qu’il a de nouveau occupées entre 2012 et 2013.

La Cedeao menace de prendre des sanctions

Cette annonce survient à moins d’un mois de la date prévue de la présidentielle et après des mois de confrontation entre présidence et gouvernement. Des tensions qui ont conduit le chef de l’État a démettre lundi soir, avec effet immédiat, le gouvernement du Premier ministre Aristides Gomes, invoquant la « grave crise politique qui empêche le fonctionnement normal des institutions de la République ».

Dans la foulée de ces annonces, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) s’est dite « très préoccupée (…) par des informations sur une tentative de coup de force visant à remettre en cause les institutions de l’État ». Dans ce même communiqué, l’instance régionale menace de prendre des sanctions contre « ceux qui entraveront la poursuite harmonieuse du processus électoral actuellement en cours ».

La Cedeao « réitère tout son soutien au Premier ministre Aristides Gomes et son gouvernement et les engage à poursuivre résolument les préparatifs en vue de la tenue effective du scrutin présidentiel du 24 novembre », jugeant son limogeage « illégal ».

Vives tensions

Domingos Simões Pereira, chef du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), parti qui dirigeait jusqu’à lundi le gouvernement, a dénoncé sur Twitter les mesures « irresponsables » du président et en a appelé au soutien de la communauté internationale pour les faire annuler.

José Mário Vaz, qui se présente en candidat indépendant au prochain scrutin présidentiel, a terminé son mandat de cinq ans le 23 juin. Depuis lors, il est resté à la tête du pays mais avait laissé la conduite des affaires au gouvernement qu’il avait formé début juillet, jusqu’à la tenue de la présidentielle, à la suite d’une décision de la Cedeao.

L’impact de ces nouvelles secousses est incertain, en particulier en ce qui concerne la tenue de la présidentielle à la date prévue du 24 novembre. La communauté internationale insiste sur le respect du calendrier. Mais le climat ne cesse de se tendre. Il y a quelques jours, le Premier ministre Aristides Gomes dénonçait un projet de coup d’État. Et samedi, les forces de l’ordre réprimaient violemment une tentative de manifestation de l’opposition, faisant un mort et plusieurs blessés.

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